
Les Européens ont conclu, lundi, un accord pour négocier un autre plan d'aide à la Grèce. Cette étape permet de maintenir le pays dans la zone euro, mais les Grecs, privés de leurs capitaux jusqu'au 15 juillet, devront resserrer la ceinture.
Après l'accord arraché, lundi 13 juillet, après d'âpres négociations, les Grecs étaient partagés entre le soulagement de constater que leur pays était toujours dans la zone euro et un sentiment d'humiliation en découvrant les nouvelles exigences des créanciers qui consacrent des abandons de souveraineté.
"Misère, humiliation et esclavage" : tels sont les mots qui résument pour Haralambos Rouliskos, un économiste de 60 ans rencontré dans les rues d'Athènes, l'accord obtenu entre la Grèce et ses partenaires européens à l'issue d'une longue nuit de négociations. "Il aurait été préférable de ne pas se mettre d'accord plutôt que de parvenir à un accord comme celui-ci, qui va ne faire qu'aggraver la situation", renchérit Lefteris Paboulidis, un entrepreneur de 35 ans, qui a monté une agence matrimoniale.
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À quelques rues de là, sur la place centrale de Kolonaki, le quartier chic de la capitale, des retraités grecs boivent tranquillement leur café en terrasse. Leur flegme contraste avec le flot de commentaires qui a suivi la conclusion de l'accord, fustigé par de nombreux économistes et qualifié sur les réseaux sociaux de "coup d'État" orchestré par l'Allemagne. "Au moins avons-nous évité la sortie de la zone euro", lâche Michaëlis Sarides, un chef d'entreprise à la retraite vêtu avec élégance.
Athènes prolonge la fermeture des banques
Malgré l’accord trouvé à Bruxelles, leurs euros restent néanmoins comptés et les Grecs devront continuer à modérer leurs dépenses quotidiennes. Le gouvernement grec a décidé de prolonger de nouveau la fermeture des banques "jusqu'à mercredi" compris, a indiqué un bref communiqué du ministère des Finances.
Après une réunion entre le ministre adjoint des Finances Dimitris Mardas et les directeurs de principales banques grecques, le gouvernement a décidé le maintien du contrôle des capitaux et "la fermeture des banques", une mesure imposée au pays depuis le 29 juin "jusqu'au 15 juillet".
Cette mesure avait été initialement prévue pour une semaine, mais elle avait déjà été prolongée deux fois. Cette décision intervient après que la Banque centrale européenne (BCE) eut décidé lundi après-midi de maintenir inchangé le plafond de ses prêts d'urgence (ELA) aux banques grecques au niveau actuel, soit environ 89 milliards d'euros.
Depuis l'annonce, fin juin, d'un référendum en Grèce par le Premier ministre Alexis Tsipras, et l'interruption des discussions entre Athènes et ses créanciers, UE, BCE et FMI, Athènes a été contraint d'imposer un contrôle des capitaux après les retraits massifs de clients inquiets. La mesure visait à éviter l'effondrement des banques. Le contrôle mis en place ne permet que le retrait de 60 euros par jour pour ceux qui possèdent une carte sur un compte bancaire grec.
Avec AFP
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Nouveau défaut vis-à-vis du FMI
La Grèce a fait de nouveau défaut mardi 14 juillet sur sa dette vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI) n'honorant pas un remboursement de 456 millions d'euros qui était dû lundi. À court d'argent frais, Athènes avait déjà manqué le 30 juin un premier remboursement de 1,5 milliard d'euros, devenant ainsi le premier pays industrialisé à accumuler des arriérés de paiement vis-à-vis du FMI.
Le pays reste donc privé d'accès aux ressources financières du FMI et le demeurera tant qu'il n'aura pas apuré ces arriérés qui avoisinent désormais les 2 milliards d'euros, un montant record au FMI.
Ce nouveau défaut était largement attendu. Exsangue financièrement, la Grèce a conclu lundi avec les autres pays de la zone euro un accord ouvrant certes la voie à un nouveau plan d'aide massif mais ne lui accordant aucun argent frais dans l'immédiat.