La Cour de justice de la Cédéao a invalidé, lundi, le nouveau code électoral du Burkina Faso, qui interdit aux partisans du président déchu Blaise Compaoré de concourir à la présidentielle du 11 octobre.
La justice ouest-africaine a invalidé, lundi 13 juillet, le nouveau code électoral du Burkina Faso. Le texte controversé excluait de la présidentielle et des législatives d'octobre les fidèles du président déchu Blaise Compaoré ayant soutenu le projet de révision constitutionnelle à l'origine du soulèvement qui a causé la fuite de l'ancien chef d'État.
>> À lire sur France 24 :"La fin précipitée de 'Monsieur bons offices'"
Motif invoqué par la Cour de justice de la Cédéao (Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest) : la modification du code électoral, votée en avril, constituerait "une violation du droit de libre participation aux élections". La cour a donc ordonné au Burkina Faso "de lever les obstacles à une participation aux élections consécutifs à cette modification".
Cette révision du code électoral burkinabé avait été décidée par les députés du Conseil national de transition (CNT), l'assemblée intérimaire au Burkina Faso. Elle rend "inéligibles" les personnes ayant "soutenu un changement inconstitutionnel portant atteinte au principe de l'alternance politique", en référence à la tentative de révision de la Constitution d'octobre 2014, destinée à permettre à M. Compaoré de se maintenir au pouvoir. Une tentative de révision qui avait déclenché d'importantes manifestations, poussant l’ancien président burkinabé à fuir son pays après 27 ans de règne.
>> À voir sur France 24 : "Retour sur la révolution éclair du Burkina Faso"
Le parti de l'ex-président Compaoré à l'origine de cette plainte
Au total, sept partis politiques burkinabè, dont le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de Blaise Compaoré, avaient attaqué le nouveau code électoral en juin devant la Cour de justice de la Cédéao, considérant qu'il violait leurs droits.
Le Burkina Faso, en tant que membre de la Cédéao, est tenu de se plier aux décisions de la justice régionale. La décision rendue par la cour ouest-africaine est définitive et sans appel, a précisé un porte-parole de l’organisation d’Afrique de l’Ouest, Sunny Ugoh.
Avec AFP