
Si l'UE et le Premier ministre grec se félicitent d’être parvenus à un accord afin d'éviter à Athènes la sortie de la zone euro, de nombreux médias grecs dénoncent, ce lundi, une "humiliation pour Tsipras".
Lundi 13 juillet, au terme d'une longue nuit de négociations difficiles, la Grèce a sauvé sa monnaie unique et obtenu un troisième plan d'aide pour lui éviter l'asphyxie. Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, se dit satisfait.
"L’accord est difficile mais nous avons coupé court au mouvement de transfert d’actifs publics à l’étranger. Nous nous sommes épargnés un étranglement financier et un effondrement du système bancaire", a-t-il déclaré à l’issue des discussions. Le gouvernement grec a "livré jusqu'au bout un combat juste", qui a débouché sur un "accord difficile" mais garantissant la "stabilité financière" et la relance en Grèce.
"Les Allemands ont voulu humilier Tsipras"
Une vision optimiste des négociations que ne partagent pas de nombreux médias grecs, selon Alexia Kefalas, correspondante de France 24 à Athènes. "Les premiers sites Internet d’informations parlent d’un accord amer […], a-t-elle précisé, lundi matin. Les Allemands ont voulu humilier Alexis Tsipras."
Selon la journaliste, nombre de Grecs se sentent trahis par leur gouvernement. "Il y a tout juste une semaine, 61,3 % des Grecs avaient dit non à l’austérité et ils se retrouvent aujourd'hui avec une cure de rigueur des plus drastiques", ajoute Alexia Kefalas. Le 5 juillet, ils avaient nettement rejeté lors d'un référendum les propositions de réformes draconiennes formulées fin juin par les créanciers du pays. L'inquiétude monte donc chez les Grecs "qui ne savent pas de quoi va être fait leur lendemain".
Alexis Tsipras doit maintenant faire voter les réformes avant mercredi : une épreuve politique pour le Premier ministre puisque son parti de gauche radicale est opposé à de nouvelles mesures d'austérité.