Athènes doit présenter un programme de réformes à ses partenaires européens avant minuit jeudi, afin de les convaincre de rouvrir les vannes de l'aide financière et de garder la Grèce dans la zone euro.
Nouveau compte à rebour pour Athènes. Le Premier ministre grec Alexis Tsipras doit présenter jeudi 9 juillet avant minuit un programme de réformes à ses partenaires européens. Le but : les convaincre de rouvrir les vannes de l'aide financière et de garder la Grèce dans la zone euro.
Mercredi, à la tribune du Parlement européen à Strasbourg, il s'est engagé à le faire, en évoquant "de nouvelles propositions concrètes de réformes crédibles", comme le lui réclame la zone euro en contrepartie d'un troisième plan d'aide. Le "programme complet" devra être envoyé à ses partenaires avant jeudi minuit, puis examiné par les créanciers et soumis samedi aux ministres des Finances de la zone euro.
Si le plan proposé donne satisfaction, les dirigeants européens pourront officiellement donner le coup d'envoi des négociations sur un nouveau programme d'aide dimanche, lors d'un sommet exceptionnel à Bruxelles élargi aux 28 pays de l'Union européenne, les conséquences politiques de la crise grecque s'étendant bien au-delà de la seule zone euro. Dans le cas contraire, cette réunion pourrait se transformer en sommet de crise, amorçant une sortie de la Grèce de la monnaie unique.
Le FMI estime "nécessaire" une restructuration de la dette grecque
La Grèce a adressé formellement mercredi à la zone euro, son principal créancier, une nouvelle demande d'aide, accueillie comme un geste "positif" par la France et l'Espagne, deux des pays les plus souples à l'égard de la Grèce, cependant minoritaires face aux tenants d'une ligne dure, Allemagne en tête.
"Cette demande, cette lettre, est équilibrée, positive. Elle fait preuve d'une réelle volonté d'avancer et de réformes", a assuré le Premier ministre français Manuel Valls. Les autorités allemandes n'ont de leur côté par réagi à la nouvelle demande d'Athènes.
Quant au Fonds monétaire international (FMI), un des principaux créanciers de la Grèce, sa directrice générale Christine Lagarde a pris le contre-pied des Européens en jugeant "nécessaire" une restructuration de la dette grecque qu'ils ne veulent pas évoquer pour l'instant.
Quoi qu'il en soit, le nouveau plan d'aide devra être assortie d'un solide paquet de réformes, ont prévenu les Européens, vu que la Grèce, dont les caisses sont vides ou presque, a déjà bénéficié de deux plans d'aide pour un total de 240 milliards d'euros. Pour l'heure, Athènes s'est engagée à des réformes des impôts et des retraites "dès la semaine prochaine", a indiqué le nouveau ministre des Finances, Euclide Tsakalotos.
Des solutions urgentes et à court terme sont aussi nécessaires pour qu'Athènes puisse rembourser le 20 juillet la Banque centrale européenne, qui maintient en vie l'économie grecque par un goutte-à-goutte financier aux banques, toujours fermées. Faute d'accord, la BCE pourrait lâcher les banques grecques, conduisant inévitablement à un effondrement du système bancaire et à une banqueroute du pays, le propulsant hors de l'euro.
Le ministère des Finances a indiqué mercredi que les banques grecques, fermées depuis le 28 juin, le resteraient jusqu'à lundi, le plafond de retraits aux distributeurs imposé pour éviter une crise de liquidités restant à 60 euros par jour.
Avec AFP