
Alexis Tsipras s'est de nouveau adressé aux Grecs, vendredi, pour appeler à voter "non" au référendum et refuser le "chantage" des créanciers. Il a également rappeler que le scrutin ne concernait pas la place de la Grèce au sein de la zone euro.
"Non au chantage", "la place de la Grèce dans la zone euro n'est pas un enjeu du référendum". Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a repris, vendredi 3 juilllet, les même arguments pour convaincre les Grecs de voter "non" au référendum du 5 juillet.
Alors que la plupart des dirigeants européens ont estimé qu'une victoire du "non" pourrait entraîner la sortie de la Grèce de la zone euro, le chef de l'exécutif grec a soutenu, une nouvelle fois, l'inverse dans une allocution télévisée. Il a affirmé que "ce qui est en jeu, c'est de savoir si nous acceptons une solution qui mène à une impasse et qui aura été imposée par chantage".
Des arguments qu'il avait déjà utilisés lundi 29 juin et jeudi 2 juillet pour défendre sa position dans la campagne pour le "non". Mais confronté à un camp du "oui" qui, d'après certains sondages, serait légèrement en tête, le Premier ministre a jugé utile de mettre tout son poids médiatique dans la balance.
it
Le FMI pour une réduction de la dette
Mais cette fois-ci, Alexis Tsipras pense avoir trouvé, en plus, un nouvel allié : le Fonds monétaire international (FMI). Le chef du gouvernement a, en effet, estimé qu'un rapport de l'organisation internationale, publié jeudi 2 juillet, allait dans son sens.
Cette note évoque la nécessité d'une réduction de la dette grecque (ce qu'Athènes demande à ses créanciers) et d'un nouveau plan de soutien afin de sauver le pays de la faillite. Elle parle d'une décote de 30 % de la dette grecque et d'une "période de grâce de 20 ans" avant le début des remboursements. Deux idées que Tsipras a repris à son compte lors de son allocution.
Mais le Premier ministre grec s'est gardé d'évoquer l'appel du FMI a davantage de réformes structurelles. Les auteurs de l'étude affirment qu'un nouveau plan ne pourra pas se faire sans contreparties. Alexis Tsipras risque, dans ce cas, de devoir mener, tout comme ses prédécesseurs, une politique d'austérité.
"Vivre dans la dignité"
Vendredi soir, alors que deux manifestations étaient organisées à Athènes, l'une en faveur du "oui", l'autre en faveur du "non", Alexis Tsipras a pris la parole face à plus de 25 000 personnes qui manifestaient contre les mesures d'austérité imposées à la Grèce. Le Premier ministre a affirmé que voter "non" dimanche marquera la volonté du peuple grec de "vivre dans la dignité en Europe".
Il a appelé ses compatriotes à "opposer avec fierté un 'non' aux ultimatums et à tourner le dos à ceux qui vous terrorisent tous les jours", parce que les Grecs "veulent prendre leur avenir en main". Quel que soit le résultat du vote, a-t-il dit, il faudra "célébrer l'expression de la démocratie".
"Dimanche, nous ne déciderons pas seulement de rester dans l'Europe, mais nous déciderons de vivre dans la dignité en Europe", a-t-il lancé.
Des dizaines de milliers de partisans du "oui" aux propositions de l'Union européenne se sont retrouvés quant à eux dans le stade Kallimarmaro, qui a accueilli les premiers Jeux olympiques de l'ère moderne en 1896.
Avec AFP et Reuters