
Dans une lettre au président français, le fondateur de WikiLeaks a présenté une demande d'asile à la France, à laquelle l'Élysée "n'a pas donné suite" en raison notamment du mandat d'arrêt européen contre lui pour violences sexuelles.
Dans une lettre ouverte à François Hollande, publiée vendredi par le quotidien "Le Monde", le fondateur de WikiLeaks Julian Assange demande à la France de l'accueillir. "Ma vie est aujourd’hui en danger, Monsieur le Président, et mon intégrité physique comme psychologique est (...) menacée", écrit-il.
Recherché par les justices américaine et suédoise, Julian Assange est réfugié depuis 2012 à l'ambassade d'Équateur à Londres. "Seule la France se trouve aujourd’hui en mesure de m’offrir la protection nécessaire contre (...) les persécutions politiques dont je fais aujourd’hui l’objet", ajoute-t-il.
Dans sa lettre, cet ancien journaliste australien de 43 ans énumère la longue liste de persécutions, menaces et intimidations auxquels il a dû faire face depuis la publication d’informations classées confidentielles en 2010, entre autres "appels à mon exécution, à mon kidnapping, et à mon emprisonnement pour espionnage par de hauts responsables politiques et administratifs états-uniens".
La France rejette sa demande
Des arguments restés lettre morte. Dans un communiqué, l’Élysée a aussitôt rejeté la demande d’asile de Julian Assange. "Un examen approfondi fait apparaître que compte-tenu des éléments juridiques et de la situation matérielle de M. Assange, la France ne peut pas donner suite à sa demande", a répondu la présidence française.
"La situation de M. Assange ne présente pas de danger immédiat. Il fait en outre l’objet d’un mandat d’arrêt européen", poursuit le communiqué. Non seulement recherché par les États-Unis pour la publication en 2010 de 500 000 documents classés secret-défense sur l’Irak et l’Afghanistan et de 250 000 communications diplomatiques, Julian Assange fait l’objet d’une enquête pour viol et agression sexuelle en Suède pour des faits remontant à août 2010.
Il n'est en revanche pas fait référence aux récentes révélations de Julian Assange, qui a fait son retour sur la scène médiatique en révélant que les trois derniers présidents français, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, avaient été mis sur écoute par les États-Unis.
Avec Reuters