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Uber suspend son service controversé UberPop en France

Le patron d'Uber France, Thibaud Simphal, a annoncé vendredi dans "Le Monde", la suspension du controversé service UberPop, qui permet à des particuliers de s'improviser taxi.

"Nous avons décidé de suspendre UberPop en France, dès 20 heures ce vendredi soir [3 juillet]". Le patron français de la société de VTC Uber, Thibaud Simphal, a annoncé que ce service, qui permet à des particuliers de s'improviser chauffeur et d'être rémunéré, n'allait plus être disponible en France, dans un entretien au quotidien "Le Monde". Seul le service classique de VTC UberX sera désormais disponible.

C'est une très rare volte-face dans l'histoire de cette société californienne, connue pour tenir tête aux autorités des pays dans lesquelles elle veut imposer son modèle économique. Seul précédent, selon Thibaud Simphal : "Nous avons déjà retiré le service UberX à Portland [États-Unis]".

Le Premier ministre Manuel Valls a aussitôt estimé que "la fermeté" du gouvernement avait "payé". "C'est une profession qui a besoin de règles, nous ne sommes pas dans la loi de la jungle et avec un esclavagisme qui serait celui des temps modernes", a dit le Premier ministre à la presse à Besançon, en marge d'un comité interministériel sur la jeunesse. "Notre société a besoin d'autorité et de règles", a-t-il ajouté.

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Uber suspend son service controversé UberPop en France

En France, la pression des taxis, des autorités et de la justice a donc fini par avoir raison de la détermination d'Uber. Cette suspension est "en premier lieu pour préserver la sécurité des chauffeurs", affirme le directeur France du groupe. Plusieurs incidents se sont produits, fin juin, entre des chauffeurs de taxi traditionnel et ceux d'Uber. Les taxis français reprochent à UberPoP, dont les chauffeurs ne sont pas des professionnels mais de simples particuliers, de leur faire de la concurrence déloyale et illégale. Certains d'entre eux ont donné libre cours à leur colère en agressant verbalement et physiquement des conducteurs de la société américaine de VTC.

202 chauffeurs d'UberPOP condamnés

Mais il n'y a pas que les taxis qui ont mis Uber sous pression. Au 30 juin, la justice avait condamné 202 chauffeurs d'UberPop à des amendes et 79 procédures sont en cours de traitement. Ce service controversé est, en effet, illégal depuis le 1er janvier 2015 en France.

Depui, Uber tente de contester la loi Thevenoud : le groupe californien a entamé deux procédures contre la France au niveau européen et a obtenu que le Conseil constitutionnel français soit saisi d'une question prioritaire de constitutionnalité relative à UberPop.

Les dirigeants d'Uber n'ont, eux-même, pas été épargnés par la justice. Thibaud Simphal et Pierre-Dimitri Gore-Coty, directeur d'Uber pour l'Europe de l'Ouest, vont être jugés, le 30 septembre, pour pratique commercial trompeuse, complicité d'exercice illégal de la profession de taxi.

L'étau s'était donc resserré de toute part autour d'UberPop et son directeur français a décidé de "jouer l'apaisement". Mais pas question pour lui de jeter complètement l'éponge et de se retirer. Il affirme, au "Monde" ne pas être "près de quitter Uber ! On est probablement l’entreprise qui a grossi le plus vite dans l’histoire de l’humanité".