![Attaques contre l'armée dans le Sinaï : l’EI déclare la guerre au pouvoir égyptien Attaques contre l'armée dans le Sinaï : l’EI déclare la guerre au pouvoir égyptien](/data/posts/2022/07/20/1658317110_Attaques-contre-l-armee-dans-le-Sinai-l-EI-declare-la-guerre-au-pouvoir-egyptien.jpg)
L’organisation de l’État islamique (EI) a infligé un coup dur au pouvoir égyptien, mercredi, en lançant une série d'attaques meurtrières sans précédent contre l'armée dans le Sinaï.
L’organisation de l’État islamique (EI) a déclaré la guerre au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi en lançant, mercredi 1er juillet, une série d'attaques sans précédent, démontrant ainsi sa capacité à agir au grand jour, contre l'armée égyptienne dans le Sinaï, faisant des dizaines de morts.
Au moins 70 soldats et civils ont été tués dans les violences, selon des responsables de la santé et de la sécurité. Mais dans un communiqué, l'armée a fait état de 17 soldats tués et de 100 jihadistes abattus, sans qu'il soit possible dans l'immédiat d'expliquer l'écart entre les bilans. Il s’agit des pertes parmi les plus lourdes subies par l'armée dans le Sinaï, bastion du groupe Ansar Beït al-Maqdess, la branche de l'EI dans cette région.
“Le nord du Sinaï a été le théâtre de l'attaque la plus importante de ces neuf derniers mois de la part des jihadistes de l'EI contre des forces de sécurité égyptienne”, précise le journal égyptien "Al Ahram".
Les jihadistes avaient lancé peu après l'aube une série d'attaques coordonnées contre plusieurs positions de l'armée, utilisant notamment des voitures piégées, selon des responsables. L'une des attaques, menée avec une voiture piégée contre un check-point au sud de Cheikh Zouweid, près d'Al-Arich, chef-lieu du Nord-Sinaï, a coûté la vie à 15 soldats.
Avant de se retirer, les jihadistes ont miné les abords d'un commissariat de Cheikh Zouweid pour empêcher l'arrivée de renforts, prenant position sur les toits des immeubles alentours pour attaquer le bâtiment avec des lance-roquettes, selon un colonel de police cité par l’AFP.
Raids aériens
En réaction, face à l’ampleur de l’offensive jihadiste, l’armée égyptienne a mobilisé des hélicoptères de combat Apache et des chasseurs-bombardiers F-16. Plus tard dans la nuit, l'aviation égyptienne a repris ses frappes contre des positions de l'EI.
Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, l'EI a revendiqué des attaques contre une quinzaine de barrages militaires, précisant que trois kamikazes avaient participé aux assauts. Les jihadistes affirment d'ailleurs agir en représailles à la sanglante répression qui s'est abattue sur les pro-Morsi, le président islamiste déposé par l’armée, et qui a fait plus de 1 400 morts.
Mercredi dans la soirée, l'armée égyptienne a annoncé "contrôler à 100 %" la situation dans le nord du Sinaï, après avoir tué au moins cent jihadistes. Le porte-parole de l'armée, Mohamed Sanir, a déclaré par téléphone à la télévision publique égyptienne que les forces de sécurité contrôlaient la situation.
Selon Reuters, un responsable israélien a indiqué qu'à la suite des attaques de mercredi, Israël pourrait autoriser l'Égypte à déployer des moyens militaires supplémentaires dans le nord du Sinaï, largement démilitarisé depuis le traité de paix signé en 1979 à Camp David.
Le régime de Sissi est depuis engagé dans ce que les médias officiels appellent une "guerre contre le terrorisme", mais qui recouvre deux réalités différentes : des opérations militaires contres les jihadistes dans le Sinaï, ainsi que la répression brutale des opposants politiques affiliés à la confrérie des Frères musulmans.
Avec AFP et Reuters