
Alexis Tsipras a justifié son référendum, lundi, en affirmant qu'il avait pour objectif de prolonger les négociations, tandis que le porte-parole du gouvernement grec a sévèrement mis en cause la sincérité du président de la Commission européenne.
Jean-Claude Juncker est devenu, mardi 30 juin, l'homme de la "proposition de dernière minute". Le président de la Commission européenne a soumis, lundi, à Athènes une solution pour sortir de la crise grecque, a indiqué mardi Bruxelles.
Le gouvernement grec a, de son côté, confirmé que des contacts téléphoniques avaient eu lieu depuis lundi entre le Premier ministre Alexis Tsipras et Jean-Claude Juncker. Un eurodéputé du Syriza, Stelios Kouloglou, a jugé que "l'initiative de Juncker doit être saisie", dans un entretien à une radio grecque. Il a affirmé que "les présidents de tous les groupes parlementaires à Bruxelles" avaient incité lundi M. Juncker "à reprendre les négociations pour arriver à un accord même au dernier moment".
Faire campagne pour le "oui"
Le contenu de cette proposition pour éviter une escalade de la crise grecque n'est connu que dans les grandes lignes. Jean-Claude Juncker aurait proposé à Athènes d'être plus souple sur la question de la réforme des retraites et d'étudier de plus près la "soutenabilité de la dette" en octobre. En échange de ces concessions, le président de la Commission européenne a demandé au Premier ministre grec de faire campagne en faveur du "oui" au référendum grec de dimanche 5 juillet.
Ce nouveau rebondissement dans le feuilleton grec indique que la ligne dure adoptée à l'égard de la Grèce par Jean-Claude Juncker dans son allocution de lundi a fait long feu. La proposition de "dernière minute" équivaut, également, à un camouflet pour Angela Merkel. La chancelière allemande avait, en effet, assuré qu'il n'y aurait pas de nouvelle discussion avec Athènes avant le référundum de dimanche. La nouvelle de l'initiative de Jean-Claude Juncker a, d'ailleurs, été accueilli froidement à Berlin. Angela Merkel a assuré tout ignorer d'une autre proposition européenne à la Grèce.
Avec AFP