
Un reporter de FRANCE 24 est parti à la rencontre des roms de Russie. Considérés comme des citoyens de second rang, ils sont victimes de nombreuses discriminations. Reportage dans la localité de Chudovo, au sud de Saint-Pétersbourg.
FRANCE 24 est partie à la rencontre des gitans de Chudovo, une ville située à une centaine de kilomètres au sud de Saint-Pétersbourg. La communauté, forte de 2 000 personnes, s'y est installée en 1986, sans permis de construire. Au printemps 2007, une armada de policiers et de militaires a rasé leurs habitations. Aujourd’hui, il semblerait qu’ils soient à nouveau menacés.
Depuis 2005, l'administration ne cesse de durcir la loi sur l’occupation des sols. Elle a par exemple ordonné la démolition de l'un de leur campement installé à quelques mètres d’une usine d’asphalte fermée il y a cinq ans, pour des raisons sanitaires. En revanche, les habitations russes situées une cinquantaine de mètres plus loin ne sont pas menacées...
Au printemps prochain, les gitans de ce campement devront déménager. Moyennant 4 000 roubles pour figurer au cadastre, ils pourront se réinstaller sur des terrains marécageux, coincés entre l’autoroute et le chemin de fer, sans école à proximité. Ici encore, l’accueil est plutôt hostile. "Nous savons bien ce qu’ils font. Ils volent du bois et mettent de la merde partout. Je vais tout faire pour qu’ils ne s’installent pas", déclare la doyenne du lieu qui s’apprête à envoyer une pétition à Moscou contre ces gitans.
La communauté tsigane n'est pas mieux traitée par les autorités. L’administration rurale refuse de les enregistrer. Ils perdent alors tout accès aux soins gratuits, toute allocation familiale et donc... toute existence légale.
Depuis 2006, les 500 000 roms de Russie sont visés par des campagnes d’expropriations forcées. La Fédération internationale des Droits de l’Homme et l’ONU ont mis en garde la Fédération de Russie, qui n’a encore rien fait pour résoudre le problème.