
Un des vice-présidents burundais, Gervais Rufyikiri, a quitté le Burundi mercredi, et appelé le président Pierre Nkurunziza à renoncer à briguer un troisième mandat.
Le deuxième vice-président du Burundi, Gervais Rufyikiri, a quitté le pays, mercredi 24 juin, après avoir, dit-il, reçu des "menaces personnelles" en raison de sa prise de position contre la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat présidentiel.
Gervais Rufyikiri, qui est parti pour la Belgique à moins d’une semaine des élections législatives prévues lundi 29 juin, n'est pas le premier haut responsable à partir à l'étranger depuis le début de la crise politique au Burundi, la pire depuis la guerre civile de 2005. En mai, la vice-présidente de la Commission électorale burundaise (Céni) et une juge avaient ainsi déjà pris la fuite.
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"J’ai pris cette décision de quitter le pays car je sentais des menaces personnelles en raison de ma position prise depuis le conseil des sages en mars", a affirmé Gervais Rufyikiri sur l’antenne de France 24. "Nous avions expliqué clairement notre position au président de République. Et comme l’ensemble des membres de ce conseil, j’ai reçu des menaces personnelles."
Le deuxième vice-président du Burundi appelle le président Pierre Nkurunziza à "annoncer immédiatement qu’il n’est plus candidat" à un troisième mandat "interdit par la Constitution". "Ce serait un signal fort montrant qu’il est prêt à s’approprier les décisions prises par le conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine qui a donné des pistes pour que le Burundi ne s’enfonce pas davantage dans cette crise", a-t-il ajouté.
Le porte-parole de la présidence, Gervais Abayeho, a soutenu que Gervais Rufyikiri n’avait reçu aucune menace et que ce dernier avait simplement "exprimé une opinion".
Signe de cette tension à l'approche d'un scrutin controversé, quelque 200 étudiants qui campaient depuis lfin avril à l'extérieur de l'ambassade américaine et que la police voulait évacuer se sont, pacifiquement, réfugiés dans le complexe de la représentation diplomatique, qui a dès lors été confinée
Alors que l’élection présidentielle est prévue pour le 15 juillet, la crise politique burundaise, marquée durant un mois et demi par des manifestations quasi-quotidiennes à Bujumbura et dans quelques villes de province contre un troisième mandat du président Nkurunziza, a été émaillée de violences meurtrières.
Les Nations unies, l’Union africaine et les pays occidentaux ont appelé au dialogue, mais celui-ci bute sur la question du troisième mandat présidentiel, jugé anticonstitutionnel par l’opposition mais auquel aspire Pierre Nkurunziza.
Avec AFP et Reuters