Deux mausolées islamiques anciens ont été détruits par les jihadistes de l'organisation de l'État islamique (EI) ces derniers jours, non loin de la ville antique de Palmyre, tombée entre leurs mains il y a plus d'un mois.
Premières destructions de monuments historiques à Palmyre. Les jihadistes de l'organisation de l'État islamique ont dynamité deux mausolées musulmans anciens qu'ils jugeaient sacrilèges à Palmyre, ville de Syrie classée au patrimoine mondial de l'Unesco pour ses ruines romaines.
Les jihadistes ont fait exploser il y a quatre jours le mausolée de Mohammad Ben Ali, un descendant de la famille du cousin du prophète Ali Ben Abi Taleb, a affirmé à l'AFP le directeur des Antiquités syriennes Maamoun Abdel Karim. Ce mausolée est situé dans une zone montagneuse à quatre kilomètres au nord de Palmyre.
L'EI a publié des photos montrant deux hommes portant des fusils à l'épaule ainsi que des bonbonnes, probablement remplies d'explosifs, se diriger vers la colline sur laquelle se trouve le site.
Maamoun Abdel Karim a indiqué que l'EI avait également fait exploser un mausolée de Chkaf, datant de plus de 500 ans, connu sous le nom de Nizar Abou Bahaeddine, un religieux de Palmyre. Ce monument se trouve dans l'oasis de la ville, à 500 mètres de l'Arc de triomphe.
Destruction de tombes
Les extrémistes de Daech (acronyme arabe de l'EI) ont détruit plus de 50 mausolées vieux de 100 à 200 ans dans les régions qu'ils contrôlent depuis plus d'un an dans le nord et l'est de la Syrie, selon Maamoun Abdel Karim. "Ils considèrent que les mausolées islamiques vont à l'encontre de leurs croyances et ils interdisent toute visite de ces lieux", a-t-il expliqué.
Le directeur des Antiquités a par ailleurs indiqué que les jihadistes avaient procédé il y a 10 jours à la destruction de nombreuses tombes d'habitants de Palmyre. "Tous les tombeaux en marbre avec des fioritures ont été détruits. Pour eux, les sépultures ne doivent pas être visibles", a poursuivi Maamoun Abdel Karim.
Le wahhabisme, version rigoriste de l'islam sunnite, proscrit formellement la visite de sites archéologiques, religieux ou historiques, assimilée à de l'idolâtrie. Il interdit l'intercession d'un prophète ou d'un saint pour se rapprocher davantage de Dieu.
Il s'agit des premières destructions depuis que la ville, appelée Tadmor en arabe, est tombée le mois dernier aux mains des jihadistes. Des centaines de pièces historiques ont été mises en lieu sûr avant que l'armée ne batte en retraite, selon le directeur général des antiquités et des musées syriens.
Avec AFP et Reuters