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Grèce : un accord se fait attendre à Bruxelles, début de fronde au sein du parti Syriza

Les négociations entamées mercredi à Bruxelles doivent reprendre jeudi dans l'espoir de parvenir à un accord sur la dette grecque. Mais les mesures concédées par Athènes font grincer des dents certains élus de Syriza.

Le sort de la Grèce n’est pas encore tout a fait scellé. Le Premier ministre Alexis Tsipras a rencontré mercredi 24 juin à Bruxelles les dirigeants de l'UE, de la BCE et du FMI, trois institutions respectivement présidées par Jean-Claude Juncker, Mario Draghi et Christine Lagarde. La réunion des ministres des Finances de la zone euro consacrée à la Grèce a quant à elle duré à peine une heure mercredi, et doit reprendre jeudi à la mi-journée à Bruxelles, avant un sommet européen crucial jeudi et vendredi.

"Nous ne sommes pas encore parvenus à un accord, mais nous sommes déterminés à continuer à travailler pour faire ce qui est nécessaire. Nous ajournons la réunion et nous nous retrouverons demain à 13 h", a déclaré à sa sortie le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

Les négociations sont "difficiles", ont confié plusieurs sources. La délégation grecque n'est "pas d'accord" avec les dernières propositions de ses créanciers, mais "les négociations continuent", a assuré à Athènes le gouvernement grec.

Athènes et les autres dirigeants européens s'étaient approchés d'un accord dans la nuit de lundi à mardi, lors d'un sommet extraordinaire à Bruxelles, sur les réformes que doit engager la Grèce si elle veut recevoir une aide financière de plus de 7 milliards d'euros.

Le Premier ministre grec y avait présenté ses nouvelles propositions sur des économies de 8 milliards d'euros entre 2015 et 2016, jugées positives par les créanciers en vue de la conclusion d'un accord visant à débloquer des prêts à la Grèce, qui risque un défaut de paiement fin juin.

Après de longues et intenses négociations au cours des quatre derniers mois avec ses créanciers, la Grèce a récemment mis les bouchées doubles pour arracher un accord avec eux, compte tenu de l'échéance du remboursement de 1,5 milliard d'euros au FMI le 30 juin, date également de l'expiration du programme d'aide au pays.

"Un accord-couperet"

Mais les propositions faites par Alexis Tsipras à Bruxelles passent mal à Athènes. Des députés grecs de la coalition au pouvoir à Athènes ont vivement critiqué mardi les concessions d'Alexis Tsipras aux créanciers du pays qu'ils jugent contraires aux engagements pris il y a cinq mois devant les électeurs.

Plusieurs milliers de sympathisants du mouvement Pame (syndicats proches du parti communiste grec KKE) ont, par ailleurs, manifesté mardi soir dans le centre d'Athènes dénonçant un "accord contre le peuple". Brandissant des drapeaux rouges frappés du marteau et de la faucille, ils ont scandé des slogans anti-européens, "contre la ploutocratie" et "la politique d'austérité".

"La nouvelle proposition du gouvernement aux créanciers conduit à un accord-couperet pour les revenus et les droits du peuple", avait déclaré lundi soir Dimitris Koutsoumpas, secrétaire général du KKE, après la publication par le gouvernement de la liste des propositions grecques soumises aux créanciers, comprenant de nouvelles hausses des taxes.

Des députés de l'aile gauche de Syriza ont dénoncé les nouveaux sacrifices demandés à la population. L'un d'eux, Vangelis Diamantopoulos, a écrit sur sa page Facebook que "la tactique du ‘il n'y a pas d'alternative’ ne peut pas être la marque de la gauche".

Plusieurs ministres sont tout de même venus au secours d'Alexis Tsipras, évoquant, comme le vice-ministre de la Réforme administrative, Georgios Katrougalos, "un mal nécessaire". Le Premier ministre avait défendu lundi soir des propositions qui préservent "la justice sociale".

Les bourses européennes, dont celle d'Athènes, voyant s'éloigner le scénario du pire, ont pour leur part grimpé toute la journée.

Avec AFP