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Les dirigeants de la zone euro étaient réunis lundi à Bruxelles pour examiner de nouvelles propositions grecques, jugées encourageantes mais pas encore suffisantes pour arracher un accord qui éviterait un défaut de paiement d'Athènes.

Ce lundi 22 juin s'est tenu un sommet crucial de la zone euro à Bruxelles pour éviter à la Grèce un défaut de paiement. Depuis plusieurs heures, les échanges entre le Premier ministre grec Alexis Tsipras, son ministre des Finances Yanis Varoufakis et les dirigeants européens se sont multipliés.

Les nouvelles propositions de la Grèce - qui n'ont pas été dévoilées - ont été jugées encourageantes mais pas encore suffisantes pour arracher dans l'immédiat un accord qui éviterait un défaut de paiement d'Athènes.

"Mon but est d'avoir un accord d'ici la fin de la semaine. Nous travaillons pour cela jour et nuit", a déclaré le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à son arrivée à ce sommet extraordinaire, convoqué du fait de l'impasse des négociations entre la Grèce et ses créanciers, UE et FMI, qui rapprochent chaque jour un peu plus le pays du défaut de paiement.

Athènes doit rembourser quelque 1,5 milliard d'euros au FMI le 30 juin, un paiement qu'elle ne peut honorer sans la reprise de l'aide financière de ses créanciers (7,2 milliards d'euros). Pour cela, un accord est nécessaire avec eux sur une série de réformes et de mesures budgétaires.

Lueur d'espoir

Les dernières propositions d'Athènes, envoyées dans la nuit de dimanche à lundi, ont suscité une lueur d'espoir. La Grèce a fait "ses premières vraies propositions depuis de nombreuses semaines", a estimé le président du Conseil européen, Donald Tusk.

Elles constituent "une base pour reprendre les discussions et obtenir un résultat dans les jours qui viennent", a assuré le patron de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, après une réunion expéditive des ministres des Finances de la zone euro en milieu de journée.

Cette réunion avait été convoquée pour préparer le sommet des chefs d'État et de gouvernement des 19 membres de la zone euro qui a débuté vers 17 h GMT et devait, au mieux, donner une "impulsion politique". "Ça ne peut être qu'un sommet consultatif", a rappelé, lapidaire, la chancelière allemande Angela Merkel, à son arrivée au sommet.

Le contenu des nouvelles propositions grecques n'a pas été dévoilé. Mais le Premier ministre Alexis Tsipras a réaffirmé dans la matinée que les "clés d'un accord" avec les créanciers portaient sur le niveau de l'excédent budgétaire primaire, les retraites, le prix de l'électricité et le rétablissement de la "normalité" du droit du travail.

Il n'a pas mentionné en revanche deux points jugés indispensables par la Grèce et encore réaffirmés au long du weekend : un plan d'investissement pour encourager la reprise économique et un programme d'allègement de la dette publique.

Sur ce sujet tabou, les dirigeants européens doivent être prêts à faire "leur part du travail", a laissé entendre le secrétaire américain au Trésor, Jacob Lew, qui s'était entretenu dans l'après-midi avec Alexis Tsipras.

Mais c'est à Bruxelles que le dirigeant de gauche radicale a surtout multiplié les contacts. Il a rencontré en petit comité Christine Lagarde, patronne du FMI, Jeroen Dijsselbloem et Jean-Claude Juncker, qui joue là volontiers le rôle de médiateur.

Une réunion bilatérale a également eu lieu avec le patron de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, alors que la situation des banques grecques inquiète avec une accélération des retraits des épargnants ces derniers jours.

À Athènes, environ 7 000 personnes selon la police se sont rassemblées sur la place Syntagma, demandant le maintien du pays dans l'UE. Certains manifestants brandissaient des drapeaux grecs ou européens.

Avec AFP