logo

Le constructeur automobile PSA a annoncé vendredi avoir signé un accord industriel avec le Maroc pour y construire 90 000 véhicules par an. Le groupe français s'implante à son tour dans le pays, sept ans après son concurrent français Renault.

PSA a jeté son dévolu sur le Maroc. Le constructeur automobile français compte bien faire de la région Afrique et Moyen-Orient "le troisième pilier de (sa) croissance", après l'Europe et la Chine, a fait savoir vendredi 19 juin le groupe.

Le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, a d’ores et déjà signé, vendredi après-midi, un accord industriel avec le ministre marocain de l'Industrie, Moulay Hafid Elalamy, en présence du roi Mohammed VI au palais royal à Rabat.

4 500 emplois directs à la clé

Pour lancer son "offensive commerciale" en Afrique, le groupe a annoncé vendredi qu'il allait ouvrir une usine au Maroc en 2019, un investissement de 557 millions d'euros, dont la capacité initiale sera de 90 000 véhicules par an. Ce projet industriel, prévu près de Kénitra, au nord de la capitale, a été conçu pour répondre aux "besoins de la région et des clients marocains", précise-t-on du côté de l'entreprise.

L'usine "assemblera dès 2019 des moteurs et des véhicules du segment B et C", soit des voitures compactes et moyennes, le cœur du marché marocain. "Cette unité industrielle atteindra une production de 200 000 unités à terme, lorsque la demande commerciale le justifiera", selon PSA.

Le site devrait représenter 4 500 emplois directs à pleine charge et 20 000 emplois indirects notamment chez les équipementiers, selon Moulay Hafid Elalamy.

Sept ans après Renault

S'il respecte sa feuille de route, PSA commencera à produire des voitures au Maroc sept ans après son rival français Renault, qui a fait démarrer son usine de Tanger en 2012, une annonce qui avait à l'époque suscité une polémique en France sur le thème de délocalisation.

Celle-ci produit à 90 % pour l'export des véhicules à bas coût, et a permis le développement d'un tissu de sous-traitants et d'équipementiers dans la région dont va bénéficier PSA.

En France, craignant qu'une partie de la production marocaine de PSA aboutisse sur les marchés européens, la CGT a réagi avec méfiance, affirmant que si elle "n'a aucune raison d'être opposée à la construction d'usines à travers le monde, au Maroc ou ailleurs", "elle s'opposera de toutes ses forces à ce que les salariés, ici en France et en Europe, en fassent les frais".

Bientôt l'Algérie ?

Comme Renault à Tanger, PSA va profiter à Kénitra d'une zone franche. La région va en outre s'équiper d'un port en eaux profondes, facilitant l'exportation de véhicules par mer vers des pays africains ayant conclu des accords douaniers avec le Maroc.

Outre ces avantages, le royaume chérifien constitue un choix logique pour l'implantation d'un constructeur de voitures, explique à l'AFP Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem de l'automobile : "C'est un pays qui offre une certaine stabilité politique. D'un point de vue du coût de la construction et de la main-d'œuvre, il est bien placé".

Devant la presse, le ministre marocain de l'Industrie a évoqué l'intérêt d'autres constructeurs... avant de glisser le nom de l'Allemand Volkswagen au détour d'une phrase. L'Américain Ford a lui annoncé fin mai qu'il allait lui aussi renforcer sa présence au Maroc, avec l'objectif de doubler le nombre de pièces qu'il acquiert sur place.

Carlos Tavares a en outre confirmé que des discussions étaient en cours pour une implantation industrielle de PSA en Algérie. Renault a déjà franchi le pas en inaugurant fin 2014 une usine près d'Oran.

Avec AFP

Tags: PSA, Maroc, Automobile,