![Barack Obama défend sa décision de fermer Guantanamo Barack Obama défend sa décision de fermer Guantanamo](/data/posts/2022/07/14/1657832612_Barack-Obama-defend-sa-decision-de-fermer-Guantanamo.jpg)
Alors que le projet du président américain visant à fermer Guantanamo fait l'objet de vives critiques, Barack Obama a justifié cette décision lors d'un discours sur la sécurité, prononcé jeudi. Il a également évoqué l'après-Guantanamo.
AFP - Le président américain Barack Obama a affirmé jeudi dans un grand discours à Washington sa détermination à fermer le camp de Guantanamo et défendu fermement l'idée de transférer certains détenus sur le sol américain, malgré la vive controverse que suscite cette perspective.
Dans ce discours, censé lui redonner le contrôle d'une situation de plus en plus délicate, M. Obama s'est dit résolu à défendre à la fois la sécurité des Américains et les grandes valeurs des Etats-Unis et dit sa conviction que l'un ne peut se faire sans l'autre.
"Le coût que nous aurions à payer en maintenant (Guantanamo) ouvert dépasserait de loin les complications que posent sa fermeture", a-t-il dit face à une polémique qui ternit son message de relance économique et de réforme sociale.
M. Obama s'est livré à une vigoureuse critique des pratiques antiterroristes de son prédécesseur George W. Bush.
"Nous sommes en train de nettoyer ce qui est tout simplement un beau bazar", a-t-il déclaré en parlant de la prison de la base navale de Guantanamo, louée par les Etats-Unis sur l'île de Cuba.
"Trop souvent, notre gouvernement a pris ses décisions sous l'inspiration de la peur plutôt que la clairvoyance", a-t-il dit. "Trop souvent, notre gouvernement a accommodé les faits et les preuves pour les faire concorder avec des prédispositions idéologiques".
M. Obama a reconnu la difficulté de cette rupture avec le passé, mais "nous ne pouvons nous offrir le luxe de repartir de zéro".
Depuis sa prise de fonctions, l'administration Obama est hantée par les fantômes antiterroristes de la présidence Bush.
Les controverses culminent actuellement avec le refus de ses amis démocrates au Congrès, alliés pour l'occasion à leurs adversaires républicains, de lui accorder les 80 millions de dollars qu'il a demandés pour mener à bien la fermeture de Guantanamo. Ils sont favorables à cette fermeture mais craignent que des suspects de terrorisme ne se retrouvent sur le sol américain et veulent savoir précisément ce que M. Obama compte faire des 240 détenus enfermés à Guantanamo avant de lui accorder les fonds demandés.
Le président Obama a défendu jeudi l'idée de transférer des détenus de Guantanamo vers des prisons de haute sécurité aux Etats-Unis, malgré l'inquiétude soulevée par la perspective d'un transfert de ces prisonniers sur le sol américain.
"Gardez ceci à l'esprit: personne ne s'est jamais échappé de l'une des nos prisons fédérales (dites) Supermax, dans lesquelles sont enfermés des centaines de terroristes", a-t-il dit.
Il s'est efforcé à apaiser les inquiétudes en répétant à plusieurs reprises qu'il ne ferait rien qui compromette la sécurité des Américains.
Il a même évoqué la possibilité d'une détention indéfinie des personnes soupçonnées de terrorisme qui, pour différentes raisons, se révéleraient impossibles à juger.
"Je ne libérerai pas des gens qui représentent un danger pour les Américains", a-t-il dit au risque d'indigner des organisations de défense des libertés qui se sont déjà considérablement émues de plusieurs décisions prises par M. Obama depuis son investiture.
Quelques instants après la fin du discours de M. Obama, l'ancien vice-président Dick Cheney a défendu avec ardeur des pratiques antiterroristes controversées dont il passe pour l'un des grands instigateurs.
M. Obama a appelé à ne pas exploiter le débat à des fins politiques.
Il s'est prononcé contre la constitution d'une commission indépendante sur l'ère Bush et a souligné que le Congrès et le ministère de la Justice pouvaient parfaitement enquêter.