
Au menu de cette revue de presse internationale : l'émotion et le constat d'une Amérique divisée après la tuerie de Charleston en Caroline du Nord. Un drame qui relance le débat du racisme aux États-Unis mais aussi de la régulation du port d'armes à feu.
La presse internationale revient très largement, vendredi matin, sur la tuerie de Charleston. Le journal local "Post and Courrier" titre sur ce suspect de "retour dans une ville en deuil". La ville n’arrive pas à comprendre, constate ce quotidien, comment ce jeune homme de 21 ans a pu rester assis pendant une heure dans l’église à écouter les lectures de la Bible puis tirer à bout portant.
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Ce crime raciste suscite aussi des interrogations sur le discours des médias… Une professeure noire dans le "Washingon Post" dénonce ce qu’elle qualifie de "discours raciste véhiculé par les médias". Elle pose cette question : "Pourquoi les tueurs noirs sont-ils appelés des terroristes et des voleurs, alors que les tueurs blancs sont juste mentalement instables ?". Un coup de gueule qui trouve un écho dans le "Daily Beast". Pour le journal en ligne américain, la tuerie de Charleston n’est rien d’autre qu’une "attaque terroriste". L’auteur observe qu’un sénateur est mort et que cette tuerie avait pour but de tuer et de terroriser la communauté afro- américaine. Et d'estimer qu'il faut que Dylann Roof soit poursuivi pour terrorisme : cela permettra de sauver plus de vies américaines sur le long terme.
Cette tuerie est aussi un nouveau symptôme d’une "nation divisée" titre "The Independent". Le journal britannique constate que l’Amérique n’a pas assisté à l’avènement de cette société post-raciale attendue après l’élection du premier président noir de l’histoire des États-Unis en 2008. On assisterait au contraire à une détérioration des relations raciales.
De son côté, le "Washington Post" s’intéresse à la jeunesse américaine et bat en brèche une idée reçue. Si on pense que les jeunes sont plus progressistes et ouverts que leurs parents, il n’en est rien. Selon une étude américaine, les jeunes Blancs nés après 1980 seraient plus racistes que leurs parents car ils ont grandi dans un monde où l’on parle de races, mais plus de racisme. Cette notion n’existerait plus. Les inégalités seraient ainsi le fruit de différences raciales et non du racisme en lui-même.
Ce drame relance aussi l’éternelle question de l’interdiction du port d’armes aux États-Unis. Après Charleston, l’Amérique va-t-elle enfin faire quelque chose concernant les armes à feu, s’interroge Eugene Robinson dans le "Washington Post" ? Difficile à croire si l’on en juge par cette offre promo sur les armes à feu en couverture du "Post and Courrier" de Charleston au lendemain de la tuerie, très commentée sur les réseaux sociaux .