Scandale au Japon, où une directrice américaine du géant automobile Toyota a été arrêtée pour avoir importé illégalement un puissant analgésique dont l'usage est très strictement réglementé dans ce pays.
Soupçonnée d'avoir violé la législation japonaise sur les stupéfiants, une directrice américaine de la firme Toyota basée au Japon était interrogée vendredi par les enquêteurs après avoir été arrêtée. Julie Hamp, 55 ans, est accusée d’avoir importé illégalement un puissant analgésique, des comprimés d'un antidouleur contenant de l'oxycodone, alors que son usage est très strictement réglementé dans ce pays à cause de son pouvoir euphorisant qui peut créer une addiction.
Et dans le cadre de sa très stricte législation antidrogue, le Japon bannit certains médicaments qui sont couramment disponibles dans d'autres pays.Une telle infraction est passible d'une peine de un à dix ans d'emprisonnement au pays du Soleil-Levant.
Julie Hamp – la femme qui dispose du poste le plus élevé dans la hiérarchie du géant de l'automobile japonais – a été interpellée jeudi dans un hôtel de Tokyo où elle séjournait. Elle a nié, après son interpellation, toute infraction à la législation japonaise sur les stupéfiants.
Le paquet de comprimés incriminé, saisi le 11 juin à l'aéroport de Tokyo-Narita, avait été expédié le 8 juin des États-Unis, a précisé le porte-parole de la police japonaise. Sur l'étiquette précisant le contenu du colis, était écrit la mention "colliers" et les 57 comprimés étaient à l'intérieur de petites boîtes renfermant des bijoux factices pour enfants, d'où les soupçons de la police nipponne.
L'antidouleur en question n'est pas interdit au Japon, il est autorisé depuis 2003, mais uniquement sur prescription médicale, et essentiellement pour des personnes souffrant de douleurs extrêmes. Enfin, pour que ce type de médicaments contenant de l'oxycodone puisse être importé au Japon, une permission préalable des autorités est nécessaire.
Toujours est-il que l’affaire fait grand bruit au Japon, où elle fait la une des médias locaux depuis jeudi soir. "Fascinés par cette arrestation, les médias nippons multiplient les reportages sur les conséquences potentielles de cette affaire, et le puissant quotidien économique "Nikkei" a déjà laissé entendre que cette crise allait compliquer la stratégie de communication de Toyota", rapporte dans un article le correspondant au Japon du quotidien "Les Echos".
Lors d'une conférence de presse convoquée en urgence vendredi après-midi à Tokyo, le PDG de Toyota Akio Toyoda a présenté ses excuses au nom de la firme pour avoir "causé du trouble" - comme il est d'usage en cas de scandale au Japon - et a promis de "coopérer pleinement avec l'enquête".
"A l'heure actuelle, je suis convaincu que Mme Hamp n'avait pas l'intention de contrevenir à la loi", a assuré le dirigeant.
"Mes proches subordonnés et les autres employés sont comme mes enfants et il est du devoir d'un parent de protéger ses enfants", a-t-il indiqué, en qualifiant la responsable américaine de "chère collègue en qui j'ai toute confiance".
Ex-cadre de General Motors (GM), Julie Hamp avait été promue au rang de directrice de la communication du constructeur nippon à Toyota City (centre au Japon) en avril dernier. Elle était auparavant membre de la direction de la division nord-américaine de Toyota.
Avec AFP