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La BCE augmente à nouveau le plafond des liquidités d'urgence des banques grecques

À trois jours d'un sommet exceptionnel des chefs d'État et de gouvernement des pays de la zone euro consacré à la Grèce, la BCE a décidé d'augmenter une nouvelle fois le plafond des liquidités d'urgence que les banques grecques peuvent emprunter.

La Banque centrale européenne (BCE) a relevé, vendredi 19 juin, de 1,8 milliard d'euros le plafond des liquidités d'urgence (ELA) que les banques grecques peuvent emprunter à leur banque centrale, rapporte l'agence d'informations financières MNI.

Alors que les retraits bancaires en Grèce se sont accélérés ces derniers jours, c'est la deuxième fois cette semaine que ce plafond est relevé. La BCE avait en effet déjà relevé mercredi de 1,1 milliard d'euros le plafond de son financement d'urgence pour les banques grecques, le portant à 84,1 milliards d'euros.

Cette réunion est intervenue alors que la rupture est sur le point d'être consommée entre la Grèce et ses créanciers, UE et FMI. Les chefs d'État et de gouvernement des 19 pays de la zone euro vont tenter le tout pour le tout lundi à l'occasion d'un sommet extraordinaire à Bruxelles pour éviter le scénario du pire à ce pays, au bord du défaut de paiement.

"Il est temps de discuter de façon urgente de la situation de la Grèce au plus haut niveau politique", a-t-il déclaré jeudi le président du Conseil européen, Donald Tusk, dans un communiqué.

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La BCE augmente à nouveau le plafond des liquidités d'urgence des banques grecques

>> À voir dans le Débat de France 24 : "Crise de la dette grecque, comment éviter un "Grexit" ?"

Donald Tusk a précisé avoir pris cette décision "à la lumière du résultat de la réunion de l'Eurogroupe", qui réunit les ministres des Finances de la zone euro, avec les créanciers de la Grèce ce jeudi à Luxembourg. Cette réunion s'est conclue sans accord, ni aucune décision, rapprochant un peu plus le pays d'un défaut de paiement à la fin du mois.

"Rétablir le dialogue avec des adultes"

Lors de la conférence de presse de clôture de la réunion, le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a appelé les autorités grecques à accepter un "compromis raisonnable" pour éviter "un sort catastrophique", tandis que le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a souhaité qu'Athènes fasse enfin de nouvelles propositions "crédibles". "L'urgence est de rétablir le dialogue, avec des adultes dans la salle", a pour sa part lancé la patronne du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde.

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De son côté, le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a affirmé que la zone euro était "dangereusement proche" d'un état d'esprit "qui accepte un accident", et condamné le refus de ses collègues au sein de l'Eurogroupe de discuter sa proposition de mettre une limite automatique au déficit public du pays. Le grand argentier grec a estimé que Jeroen Dijsselbloem n’insistait "malheureusement" que sur les responsabilités grecques et que la responsabilité de trouver une solution incombait à tous les dirigeants politiques.

Athènes doit rembourser quelque 1,5 milliard d'euros au FMI le 30 juin. Or les caisses sont vides, ce qui rend impératif le versement au pays des 7,2 milliards d'euros promis par ses créanciers, Union européenne (UE) et FMI, mais en suspens depuis des mois. "Si le paiement dû au 30 juin n'est pas effectué, la Grèce sera en situation de défaut par rapport au FMI", a averti Christine Lagarde.

Trop de retraits en Grèce

En Grèce, la crainte d'un défaut est telle que la Banque centrale européenne (BCE) a déclaré lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro qu'elle n'était pas sûre que les banques grecques seraient en mesure d'ouvrir lundi en raison de retraits quotidiens très importants.

Plus tôt dans la journée, des sources bancaires ont dit que les retraits des banques grecques s'accéléraient depuis le blocage le week-end dernier des négociations entre Athènes et ses créanciers.

Avec AFP