Après l'échec des discussions entre Athènes et ses créanciers, un sommet extraordinaire des 19 pays de la zone euro sera organisé lundi à Bruxelles afin de trouver un accord et éviter que la Grèce ne soit en défaut de paiement à la fin du mois.
Un sommet exceptionnel des chefs d'État et de gouvernement des 19 pays de la zone euro consacré à la Grèce sera organisé lundi 22 juin à Bruxelles, a annoncé jeudi le président du Conseil européen, Donald Tusk. "Il est temps de discuter de façon urgente de la situation de la Grèce au plus haut niveau politique", a-t-il déclaré dans un communiqué.
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Donald Tusk a précisé avoir pris cette décision "à la lumière du résultat de la réunion de l'Eurogroupe", qui réunit les ministres des Finances de la zone euro, avec les créanciers de la Grèce ce jeudi à Luxembourg. Cette réunion s'est conclue sans accord, ni aucune décision, rapprochant un peu plus le pays d'un défaut de paiement à la fin du mois.
"Rétablir le dialogue avec des adultes"
Lors de la conférence de presse de clôture de la réunion, le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a appelé les autorités grecques à accepter un "compromis raisonnable" pour éviter "un sort catastrophique", tandis que le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a souhaité qu'Athènes fasse enfin de nouvelles propositions "crédibles". "L'urgence est de rétablir le dialogue, avec des adultes dans la salle", a pour sa part lancé la patronne du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde.
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De son côté, le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a affirmé que la zone euro était "dangereusement proche" d'un état d'esprit "qui accepte un accident", et condamné le refus de ses collègues au sein de l'Eurogroupe de discuter sa proposition de mettre une limite automatique au déficit public du pays. Le grand argentier grec a estimé que Jeroen Dijsselbloem n’insistait "malheureusement" que sur les responsabilités grecques et que la responsabilité de trouver une solution incombait à tous les dirigeants politiques.
Athènes doit rembourser quelque 1,5 milliard d'euros au FMI le 30 juin. Or les caisses sont vides, ce qui rend impératif le versement au pays des 7,2 milliards d'euros promis par ses créanciers, Union européenne (UE) et FMI, mais en suspens depuis des mois. "Si le paiement dû au 30 juin n'est pas effectué, la Grèce sera en situation de défaut par rapport au FMI", a averti Christine Lagarde.
Trop de retraits en Grèce
En Grèce, la crainte d'un défaut est telle que la Banque centrale européenne (BCE) a déclaré lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro qu'elle n'était pas sûre que les banques grecques seraient en mesure d'ouvrir lundi en raison de retraits quotidiens très importants.
Plus tôt dans la journée, des sources bancaires ont dit que les retraits des banques grecques s'accéléraient depuis le blocage le week-end dernier des négociations entre Athènes et ses créanciers.
Avec AFP