
Les ministres français, italien et allemand se sont efforcés mardi d'afficher leur unité concernant leurs politiques migratoires pour faire face à l'afflux de migrants sur les côtes italiennes.
La brouille entre Paris, Berlin et Rome au sujet des migrants n’aura pas lieu. Les responsables des trois capitales européennes se sont efforcés mardi 16 juin d’offrir une image d’unité. "Vous avez trois amis devant vous", a déclaré le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve devant la presse en compagnie de ses homologues italien, Angelino Alfano, et allemand, Thomas de Maizière.
Soucieux d'apaiser le contentieux sur la répartition des migrants dans l'Union européenne (UE), les trois hommes ont fait savoir qu’ils comptaient bien coordonner leurs politiques à l'égard des demandeurs d'asile traversant la Méditerranée pour rejoindre l'Europe.
300 migrants réfugiés à Vintimille
La coordination concernera l'identification des migrants, leur rapide hébergement dans un pays de l'UE ou d'éventuelles expulsions si leurs demandes d'asile sont rejetées. "La France, l'Allemagne et l'Italie soutiennent ensemble un mécanisme d'hébergement et de réadmission", a ajouté Bernard Cazeneuve lors d'une interruption de la réunion avec ses partenaires à Luxembourg.
Quelque 300 migrants essentiellement en provenance du Soudan, d'Érythrée et de Somalie, s'étaient réfugiés depuis cinq jours près de Vintimille, avec femmes et enfants. Un grand nombre d'entre eux ont été repoussés par la police française.
La police italienne a procédé mardi à l'évacuation de plusieurs dizaines de migrants installés dans des camps de fortune à la frontière entre l'Italie et la France. De leur côté, Paris et Vienne ont mis en place des contrôles frontaliers pour les migrants en provenance d'Italie et ont repoussé nombre d'entre eux, contraints de résider dans des gares à Rome ou à Milan.
Le "plan B" italien
Dimanche, le Premier ministre italien Matteo Renzi avait brandi la menace d’un plan B dans le cas où les autres pays del l'UE refuseraient de jouer la carte de la solidarité (s'ils ne consentaient pas à accepter certains migrants). "Si l'Europe choisit la solidarité, c'est bien. Si ele ne le fait pas, nous avons un ‘plan B’ tout prêt. Mais qui frapperait surtout l'Europe en premier", avait-il averti sans donner plus de précision.
La Commission européenne a proposé que les gouvernements de l'UE acceptent d'héberger 24 000 demandeurs d'asile se trouvant actuellement en Italie et 16 000 en Grèce sur les deux prochaines années.
Dans un entretien à la Rai, Matteo Renzi s'est dit confiant de voir émerger un accord pour la moitié des demandeurs d'asile suivant un système de quotas dans les pays de l'Union.
Avec AFP et REUTERS