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Presse française, mardi 16 juin 2015. Au menu de cette revue de presse, le nouveau recours à l’article 49.3 par le gouvernement pour faire passer la nouvelle mouture de la loi Macron, dont l’objectif affiché est de relancer la croissance et de faire diminuer le chômage. Mais est-elle le bon moyen pour y parvenir ? C’est tout le débat.

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A la Une de la presse française, ce matin, la décision du gouvernement d’engager une seconde fois sa responsabilité, pour faire passer la nouvelle mouture de la loi Macron.
L’exécutif a décidé, une nouvelle fois, de passer en force, en recourant au 49.3, constate Libération, qui montre Manuel Valls transformé en serpent Kaa du Livre de la jungle. «Ayez confiance», susurre donc le Premier ministre aux députés de sa majorité. Pour Libé, le gouvernement a beau assurer que «le résultat se jugera à l’arrivée», «la reprise qui s’annonce timidement n’a pour l’instant rien changé à la désespérante montée du chômage», tandis que «les mesures sociales-libérales mises en œuvre désorientent une partie de la gauche». «L’effort sans réconfort mène à la défaite. Or l’effort dure et le réconfort tarde». Pas de réconfort en vue à la gauche de la gauche, qui ne décolère pas. «Macron fait la loi du marché à coups de 49.3 », s’étrangle l’Humanité. «Le nouveau recours au 49-3 indique (que Valls) assume la confrontation entre deux gauches», estime le Figaro.
Poursuivre les réformes, en allant plus loin sur la voie de la simplification du droit du travail, c’est justement le sens de l’invitation lancée par une figure de la gauche, Robert Badinter, et par le professeur de droit du travail Antoine Lyon-Caen. Dans leur «Déclaration du droit du travail», qui sera publiée demain, et dont le Monde propose quelques extraits, les deux juristes déplorent un code du travail «obèse», et un chômage «cancer» de la société française.
L’objectif affiché de la loi Macron est de libéraliser davantage l’économie pour relancer la croissance et diminuer le chômage. Est-elle trop libérale ou trop timide? Va-t-elle dans le bon ou le mauvais sens? Attention, rappelle le Parisien, l’ouverture à la concurrence ne provoque pas toujours les effets escomptés. Le journal en veut pour preuve la hausse des tarifs du gaz et de l’électricité depuis l’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie.
La libéralisation de l’économie mondiale ne profite pas à tous. Si les Echos révèlent que la planète compte 2 millions de millionnaires de plus, le Monde rappelle, quant à lui, que la sous-nutrition touche plus de deux milliards de personnes. Le Monde qui fait aussi état d’un autre rapport, publié hier par des économistes du FMI, qui expliquent que l’assouplissement du marché du travail va de pair avec une inégalité croissante et avec l’enrichissement des 10 % les plus aisés. Ce qui amène ces auteurs à en conclure que la flexibilité du marché du travail bénéfice aux riches et réduit le pouvoir de négociation des travailleurs pauvres.
Parvenir à réformer sans appauvrir les plus fragiles serait donc le dilemme qui se pose aujourd’hui au gouvernement. Dilemme avec deux «m», pourrait rappeler le Figaro, qui dénonce la consigne qui aurait été passée aux correcteurs des épreuves du bac: faire preuve d’indulgence à l’égard de la mauvaise orthographe des candidats.
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