La peine de mort de l’ex-président égyptien Mohamed Morsi a été confirmée mardi par un tribunal égyptien. Le même jour, le premier chef d’État égyptien élu a été condamné à de la prison à vie pour espionnage.
Un tribunal égyptien a confirmé mardi 16 juin la peine de mort infligée il y a un mois à l’ex-président égyptien islamiste Mohamed Morsi pour s'être évadé de prison lors de la révolte de 2011 et avoir planifié des attaques. À cette peine, s’ajoute une condamnation à de la prison à vie, prononcée un peu plus tôt mardi par le même tribunal, pour "espionnage".
Mohamed Morsi avait déjà écopé de vingt années de prison pour incitation à la violence contre des manifestants en 2012. Les verdicts de ces trois premiers procès, sur les cinq qui sont intentés à l'ex-président issu de la confrérie des Frères musulmans, ont été prononcés en première instance et sont susceptibles d'appel.
Dans le procès pour espionnage qui a valu à Mohamed Morsi la prison à vie (en réalité plafonnée en Égypte à vingt-cinq ans d'emprisonnement), le tribunal a en outre confirmé les peines de mort prononcées le 16 mai contre seize personnes, dont deux hauts dirigeants des Frères musulmans : le richissime homme d'affaires Khairat al-Chater et Mohamed al-Beltagui.
Procès de masse expéditifs
Seize autre personnes, le guide suprême des Frères musulmans Mohamed Badie et l'ex-président du parlement Saad al-Katatni, ont également écopé de la peine de prison à vie. Deux autres ont par ailleurs été condamnés à sept ans de prison. Mohamed Badie a également été condamné à mort dans le procès pour "espionnage".
L'ex-président et ses co-accusés ont été reconnus coupables d'avoir fourni "des rapports de sécurité" à l'Iran et d'espionnage en faveur du Hamas et du Hezbollah "en vue de mener des attaques terroristes dans le pays pour y semer le chaos et renverser l'État".
Depuis que Mohamed Morsi a été destitué par l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi, ses partisans sont la cible d'une sanglante répression dans laquelle au moins 1 400 manifestants islamistes ont été tués. Et plus de 40 000 autres ont été arrêtés, selon Human Rights Watch. Des centaines ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs, qualifiés par l'ONU de "sans précédent dans l'histoire récente" du monde.
La répression s'est étendue aux mouvements laïcs et de gauche, fers de lance de la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir, et des dizaines de militants ont été condamnés à de la prison pour avoir violé une loi controversée limitant le droit de manifester.
Avec AFP