Les États-Unis pourraient décider d'envoyer des armes lourdes, y compris des chars, dans certains pays d'Europe de l'Est qui se sentiraient menacés par la Russie, révèle samedi le "New York Times".
Le ministère de la Défense américain se tient prêt à entreposer des armes lourdes, y compris des chars pour jusqu'à 5 000 hommes, dans plusieurs pays baltes et d'Europe de l'Est afin de pouvoir contrer une éventuelle agression russe, affirme, samedi 13 juin, le "New York Times".
Si la proposition du Pentagone est acceptée par l'exécutif américain, les États-Unis entreposeront pour la première fois des armes lourdes dans ces pays qui ont récemment adhéré à l'OTAN et qui, avant la chute du mur de Berlin, appartenaient à la sphère d'influence de l'Union soviétique, affirme le quotidien qui cite des sources américaines et alliées anonymes.
Dimanche, le ministre lituanien de la Défense, Juozas Olekas, a confirmé à Reuters que son pays était prêt à recevoir des armes lourdes des États-Unis mais que les discussions se poursuivaient pour décider où les entreposer. Il a parlé de chars de combat Abrams et de véhicules de combat d'infanterie Bradley.
"Si la décision est prise, ce sera une très bonne chose pour notre sécurité", a-t-il dit.
Pour le Pentagone, il s'agit de rassurer les pays baltes et d'autres pays d'Europe de l'Est qui sont très inquiets depuis l'annexion de la Crimée et les combats en Ukraine, où des séparatistes pro-russes contestent l'autorité de Kiev dans l'est du pays. Kiev et les Occidentaux accusent la Russie d'armer les séparatistes et d'avoir déployé des troupes régulières pour les aider.
Selon le "New York Times", la proposition doit encore recevoir l'aval du secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, et de la Maison Blanche. Mais les responsables qui ont parlé au quotidien estiment que le Pentagone devrait avoir le feu vert avant une réunion des ministres de la Défense de l'OTAN, ce mois-ci à Bruxelles.
En l'état actuel des plans du Pentagone, des équipements pour quelque 150 hommes (une compagnie dans l'armée américaine) seraient stockés dans chacun des trois pays baltes. Des équipements pour une compagnie ou un bataillon (750 militaires environ) seraient entreposés en Pologne, en Roumanie, en Bulgarie et peut-être en Hongrie, ont précisé ces sources.
"Nous menons de tels pourparlers avec la partie américaine. C'était aussi l'objet des discussions avec le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter lors de ma visite à Washington le 19 mai", a déclaré le ministre polonais de la Défense, Tomasz Siemoniak dans une interview à l'agence polonaise PAP.
"Nous œuvrons depuis déjà un certain temps en faveur d'une présence militaire américaine maximale en Pologne et sur tout le flanc est de l'Otan. Les États-Unis préparent un paquet de différentes mesures. Parmi elles, le stationnement de matériel lourd en Pologne et dans d'autres pays sera très important", a ajouté le ministre polonais.
Le "New York Times" souligne par ailleurs que certains alliés de l'Otan s'inquiètent de la réaction de la Russie.
Avec AFP