Après les sollicitation de l'ONU, l'Union européenne examine l'envoi d'une force intérimaire en République démocratique du Congo. La France, qui préside l'Union européenne, souligne l'urgence de la situation.
AFP - La France, qui assure la présidence de l'Union européenne, a demandé lundi une concertation "urgente" des 27 après la demande du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon aux Européens d'envoyer des troupes pour une "mission intérimaire" en République démocratique du Congo (RDC).
"J'ai demandé qu'un nouvel exercice de concertation se tienne d'urgence à Bruxelles, notamment pour examiner les suites à donner à la demande des Nations unies", a déclaré dans un communiqué le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner.
La Belgique a indiqué dimanche avoir été sollicitée par le secrétaire général de l'ONU pour participer à une mission européenne intérimaire dans son ancienne colonie, le temps qu'arrivent les renforts promis par l'ONU.
Les ambassadeurs européens chargés des questions de sécurité se réunissent mardi et mercredi à Bruxelles et doivent discuter de la réponse à la situation en RDC, a indiqué la présidence française de l'UE à Bruxelles. Le conflit en RDC sera également à l'ordre du jour d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des 27, le 8 décembre.
La Mission de l'ONU en RDC (Monuc), déployée depuis 2001, est actuellement la plus importante mission de paix de l'ONU, avec 17.000 hommes dont 5.000 dans le Nord-Kivu.
Un envoi de 3.000 casques bleus supplémentaires a été décidé la semaine dernière pour faire face à l'aggravation du conflit et de la crise humanitaire dans l'est du pays, mais leur date d'arrivée n'est pas précisée.
M. Kouchner indique que "l'Union européenne continue d'examiner toutes les options envisageables" et rappelle qu'une réunion "a eu lieu récemment à Bruxelles afin de faire le point de toutes les actions déjà entreprises" par les Etats membres et les institutions de l'Union.
Mais il se déclare aussi favorable à la demande des Nations unies d'envoyer mission intérimaire de l'Union européenne, dont il a "pris connaissance avec la plus grande attention".
"Depuis le début de la crise, j'ai souhaité que l'Union européenne prenne toute sa place dans la résolution de la crise, qu'il s'agisse de ses aspects politique, humanitaire ou sécuritaire, y compris au travers d'une mission intérimaire de l'Union européenne comme le souhaite le Secrétaire général des Nations unies", écrit M. Kouchner.
La France, qui préside l'UE, avait déjà proposé fin octobre d'envoyer des soldats au Nord-Kivu pour une mission humanitaire en appui à la Monuc. Mais plusieurs pays, dont l'Allemagne, s'y étaient opposés.
La secrétaire d'Etat française aux droits de l'Homme, Rama Yade, en déplacement dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), a exhorté dimanche la communauté internationale à se mobiliser d'"urgence" face à "la situation catastrophique" dans cette région en guerre.
"L'Union européenne est très attendue ici et très demandée, parce que la Monuc estime qu'en terme de matériel et d'unités combattantes, elle a besoin de davantage de renfort, et elle estime que seule l'UE est capable d'apporter cela", a-t-elle déclaré.