
Les autorités israéliennes ont vivement réagi, jeudi, aux propos du PDG français d'Orange, Stéphane Richard, qui avait évoqué la veille l'éventualité de mettre fin aux liens de son groupe avec l'opérateur israélien Partner.
La ministre de la culture israélienne Miri Regev a appelé, jeudi 4 juin, le président François Hollande à renvoyer de ses fonctions le PDG d’Orange, suite aux déclarations, au Caire, de Stéphane Richard sur un possible retrait de la compagnie des télécommunications d’Israël.
Dans le pays, les réactions de condamnation de ces propos ont été nombreuses. Au sommet de l’État, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a également réagi, qualifiant de "malheureuse" la décision de l'opérateur de téléphonie Orange de se désengager à terme d'Israël. "J'appelle le gouvernement français à publiquement rejeter les déclarations et les agissements malheureux d'une compagnie dont il est en partie le propriétaire", a-t-il indiqué.
Des "explications" et des "excuses"
Dans une lettre rendue publique, le ministère israélien des Affaires étrangères a lui aussi fait connaître sa "vive préoccupation"."Notre ambassadeur (en France) s'est adressé aux autorités françaises pour obtenir des explications", a déclaré le porte-parole du ministère, Emmanuel Nahshon, par ailleurs "nous attendons des excuses de la part d'Orange".
Le PDG de l'opérateur français Orange avait déclaré, la veille, que s’il le pouvait, il mettrait fin aux relations de travail de son groupe avec l'opérateur israélien Partner, en raison de ses activités dans les Territoires palestiniens. "Notre intention est de nous retirer d'Israël. Cela va prendre du temps [mais] nous allons certainement le faire", a-t-il indiqué en anglais lors d'une conférence de presse au Caire. Et d'ajouter : "Je suis prêt à abandonner demain matin" les liens avec Partner, mais "sans exposer Orange à des risques énormes" sur le plan légal ou financier.
Fin mai, cinq ONG et deux syndicats, dont CCFD-Terre Solidaire, l'Association France Palestine Solidarité et la CGT, ont demandé à Orange "de communiquer publiquement sa volonté de désengagement et de dénoncer les atteintes aux droits humains commises par Partner".
Selon un rapport de ces organisations, Partner, en exerçant des activités économiques "dans les colonies israéliennes, contribuerait à leur viabilité économique et à leur maintien, et aiderait ainsi à perpétuer une situation considérée comme illégale par la communauté internationale".
Richard doit clarifier ses propos
Orange a alors indiqué qu'il n'était "pas opérateur en Israël", et qu'il ne détenait "aucune action ou droit de vote de Partner". Il a par ailleurs expliqué que le contrat de licence existant, permettant à Partner d'utiliser "la marque et l'image d'Orange en échange d'une redevance", avait été "signé par le propriétaire de l'époque, (et) transmis à France Télécom en 2000 lors de l'acquisition de la marque". Selon son site internet, Partner Communications Company compte 2,77 millions d'abonnés en Israël, soit une part de marché de 28 %.
Le patron d'Orange Stéphane Richard "devrait clarifier" dans les prochaines heures la position de l'opérateur en Israël pour tenter de faire baisser la tension suscitée par son intention de mettre fin à l'utilisation de la marque dans le pays, a indiqué une source interne au groupe à l'AFP.
"Stéphane Richard devrait clarifier dans les prochaines heures vis-à-vis des autorités israéliennes la position d'Orange", a affirmé cette source.
Avec AFP et Reuters