Des voix se sont élevées ces derniers jours pour dénoncer la recrudescence de la violence dans l'est de l'Ukraine où la situation est devenue plus "fragile" ces derniers jours, selon le chef de la diplomatie allemande.
La situation dans l'est de l'Ukraine est devenue ces derniers jours plus "fragile", a alerté vendredi 29 mai à Kiev le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier, appelant à éviter une "nouvelle détérioration". De son côté l'OSCE a dénoncé une recrudescence des violations du cessez-le-feu en vigueur depuis mi-février.
Au cours d'une conférence de presse avec le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, l’allemand Frank-Walter Steinmeier a appelé à employer "tous les moyens" nécessaires pour éviter une nouvelle "détérioration" de la situation dans la zone de conflit, qui a fait presque 6 300 morts depuis son déclenchement en avril 2014.
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Hollande et Merkel demandent le "plein respect" du cessez-le-feu
Le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont pour leur part demandé vendredi au président russe Vladimir Poutine d'"avancer rapidement" quant à la mise en œuvre des accords de paix en Ukraine.
Les deux responsables, qui ont joué le rôle de médiateurs pendant les négociations marathon sur ces accords à Minsk en février, ont notamment souhaité que "des progrès soient accomplis sur le plein respect du cessez-le-feu et de l'arrêt de l'emploi des armes lourdes" prévus par ces documents.
De son côté l’ONU estime que le cessez-le-feu "n’a pas vraiment fonctionné", au vue de "la centaine d’incidents armés" qui se produit chaque jour, a déclaré Neal Walker, le résident coordonnateur des Nations Unies en Ukraine. "Très clairement, il y a un risque humanitaire grave si le conflit s’intensifie", a-t-il ajouté alors que les violences se sont accrues vendredi.
Tirs près de l'aéroport de Donetsk
Des journalistes de l'AFP, présents à Donetsk, ont observé une intensification des tirs des rebelles, suivis de quelques ripostes ukrainiennes, entre jeudi soir et vendredi matin. Le village de Piski, à trois kilomètres de l'aéroport de Donetsk, que les Ukrainiens ont fini par abandonner en janvier après des mois de combats acharnés, demeure un des points chauds du conflit.
L'Ukraine et les Occidentaux pointent la responsabilité de la Russie dans la poursuite des combats, l'accusant de continuer à envoyer des armements et des soldats vers la zone de conflit pour soutenir la rébellion, et ce malgré l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. Des médias occidentaux ont publié ces derniers jours des photos montrant des convois de matériel militaire russe se dirigeant vers la frontière ukrainienne. "On peut voir sur Internet (...) des centaines de photos et de vidéos (prouvant que) la Russie continue de fournir des chars et (que) les armes lourdes se trouvent toujours dans la zone de conflit", a déclaré le Premier ministre ukrainien au cours d'une conférence de presse avec le ministre allemand.
"La probabilité" d'une reprise des combats "est élevée", a renchéri vendredi, de Lituanie, le ministre ukrainien de la Défense Stepan Poltorak, selon la télévision ukrainienne.
La trêve, globalement respectée sur l'ensemble de la ligne de front, est ponctuée de combats isolés qui continuent d'alourdir le bilan du conflit. Vendredi, Kiev a annoncé la mort d'un de ses soldats et d'un bénévole aidant l'armée au cours des dernières 24 heures.
Avec AFP et Reuters