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Moscou émet une "liste noire" de personnalités politiques européennes

La Russie a émis une liste de personnalités politiques européennes ne pouvant plus entrer sur son territoire, en réaction aux sanctions de Bruxelles prononcées à son encontre après l'annexion en mars 2014 de la Crimée.

Ils sont désormais devenus des indésirables en Russie. Moscou a émis une liste de 89 noms de personnes ne pouvant plus entrer sur le territoire russe, en riposte aux sanctions de l'Union européenne (UE), a indiqué vendredi 29 mai le Premier ministre néerlandais Mark Rutte. "La Russie a remis hier à plusieurs ambassades européennes une liste de personnes qui ne peuvent plus entrer sur le territoire russe", a déclaré le responsable néerlandais lors d'une conférence de presse.

La liste a été émise en réaction aux sanctions et interdictions d'entrée sur le territoire européen prononcées à l'égard de la Russie après l'annexion en mars 2014 de la Crimée et pour son rôle dans la crise ukrainienne, selon Mark Rutte. Le président russe Vladimir Poutine dément toute implication militaire de Moscou dans l'insurrection pro-russe dans l'est de l'Ukraine, qui s'oppose au gouvernement pro-occidental de Kiev.

Condamnation

La liste russe "n'est pas basée sur le droit international, n'est pas transparente et il est impossible de la contester (devant un tribunal, NDLR)", a encore souligné Mark Rutte. Le chef du gouvernement néerlandais a enfin précisé qu'Amsterdam "condamn(ait)" cette décision et "en informerait Moscou dans des termes non équivoques".

Pour sa part, l'ambassadeur russe auprès de l'UE, Vladimir Tchijov, a bien confirmé l'existence de cette liste, tout en précisant qu'il ne s'agissait "pas de dirigeants ou de hauts responsables des pays". "Une telle liste existe vraiment. Et personne n'y a été placé par hasard", a-t-il déclaré la semaine dernière à la chaîne Rossiya 24.

Une porte-parole de la diplomatie de l'UE a déclaré à l'AFP que la Russie avait refoulé plusieurs responsables politiques européens ces derniers mois, mais avait jusqu'à présent refusé de communiquer une liste des personnes visées. "Nous prenons note de la décision des autorités russes de partager cette liste", a indiqué la porte-parole dans un courriel, ajoutant : "nous n'avons aucune autre information quant à la base légale, les critères ou le processus".

Berlin exige la transparence

Le Premier ministre belge Charles Michel et son ministre des Affaires étrangères Didier Reynders ont quant à eux demandé vendredi aux autorités russes de revoir cette interdiction, a rapporté l'agence Belga. "Je demande aux autorités russes de revoir cette décision. Nous contestons fermement cette décision du gouvernement russe", a déclaré le Premier ministre belge, selon son porte-parole cité par Belga.

Le ministère allemand des Affaires étrangères a de son côté demandé à la Russie de rendre la liste publique. "L'Union européenne et le gouvernement (allemand) sont en contact étroit avec la Russie et exigent la transparence. Les personnes (qui figurent sur) cette liste doivent immédiatement le savoir. Elles ont le droit de connaître les raisons (de leur interdiction d'entrée en territoire russe) et de déposer des recours", a souligné le ministère.

Avec AFP