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Fifa : la fédération palestinienne renonce à sa demande de suspension d'Israël

La fédération palestinienne de football a annoncé vendredi, lors du congrès de la Fifa, qu'elle renonçait à sa demande de suspension d'Israël, accusé d'entraver le développement de ce sport dans les Territoires palestiniens.

Après avoir longtemps menacé de mettre le football israélien hors-jeu, la fédération palestinienne fait volte-face. Le patron du football palestinien, Jibril Rajoub, a annoncé vendredi 29 mai, lors du congrès de la Fifa, que sa fédération renonçait à sa demande de suspension d'Israël, résolution qui figurait à l'ordre du jour du 65e congrès de l'instance mondiale du football à Zurich.

"J'ai décidé de retirer la demande de suspension", a déclaré le président de la fédération palestinienne, à la tribune du congrès, alors qu’il souhaitait à l'origine une suspension de la fédération israélienne, coupable selon lui de complicité avec les agissements des autorités israéliennes liés à l'occupation des Territoires palestiniens.

Il a affirmé qu’il avait été convaincu de renoncer à cette démarche à la suite de nombreuses discussions, notamment avec la chancelière allemande, Angela Merkel. Et d’ajouter : "Cette décision ne signifie pas pour autant que j’abandonne la résistance."

"Travaillons ensemble"

De son côté, la délégation israélienne a dit se réjouir d’avoir évité au monde du football une "situation absurde". À la fin de l'échange, les présidents des fédérations israélienne et palestinienne se sont serré la main devant l'asisstance. "Travaillons ensemble", a lancé Ofer Eini, le responsable israélien à la tribune de la Fifa, avant de traverser toute la salle pour aller serrer la main de Jibril Rajoub.

"Le résultat des discussions à la Fifa est positif et je me félicite du fait que nous ne soyons pas arrivés à une situation absurde dans laquelle un État comme Israël aurait été suspendu d'un organisme dont la vocation est avant tout sportive", a indiqué pour sa part la ministre adjointe des Affaires étrangères Tzipi Hotovely dans un communiqué.

Concrètement, l'État hébreu était accusé d’empêcher le développement du sport dans les Territoires occupés et de pénaliser injustement les joueurs et leur encadrement. Notamment en imposant des restrictions de mouvement entre la bande de Gaza et la Cisjordanie occupée et en contrôlant l'importation d'équipements sportifs.

"Se déplacer, voyager, c'est très compliqué pour nous et ça met une pression inutile sur toute l'équipe, avait récemment expliqué à France 24 Mohamed Darwich, le milieu international palestinien. Dès qu'on doit aller quelque part en Palestine ou à l'étranger, on nous met des obstacles, c'est vraiment dur."

Côté israélien, la démarche palestinienne était qualifiée de politique, s’inscrivant plutôt dans le cadre de leur offensive diplomatique et judiciaire devant les organisations internationales (Unesco, Cour pénale internationale…). Ce n’est qu'une façon pour les Palestiniens de "mélanger politique et sport, ce qui est totalement contraire à la vision de la Fifa", affirmait alors Shlomi Barzel, chargé de la communication à la Fédération israélienne.

Avec AFP