
Jean-Christophe Cambadélis a été reconduit à la tête du PS jeudi avec plus de 70 % des voix des militants face au député Christian Paul. Ce vote interne légitime la "ligne" de François Hollande et de Manuel Valls sur celle des frondeurs.
Les militants socialistes ont reconduit Jean-Christophe Cambadélis au poste de Premier secrétaire du PS, jeudi 28 mai. Ce nouveau scrutin légitime son autorité sur le Parti socialiste (PS) face à la ligne des frondeurs.
"Il semble qu'on s'oriente vers 71 % pour Jean-Christophe Cambadélis et 29 % pour Christian Paul [député frondeur]", a déclaré une porte-parole du PS suite au dépouillement des votes d'environ 65 % des sections du PS. Après la proclamation des résultats partiels, Christian Paul a immédiatement salué la désignation de son adversaire.
Cette consultation confirme et amplifie le vote des militants de la semaine dernière sur les quatre "motions d'orientation" qui étaient en lice. La motion "loyaliste" de Jean-Christophe Cambadélis avait rallié 60 % des suffrages tandis que celle des élus frondeurs, emmenée par le député Christian Paul, avait recueilli 29 % des voix.
Le taux de participation au scrutin de jeudi est cependant plus faible : entre 49 % et 50 % des 132 000 adhérents du parti. Jeudi dernier, le taux de participation pour le vote des motions avait été de 55 % à 56 %.
>> À lire sur France 24 : Vote au PS : François Hollande met de l’ordre dans son parti
En route pour les élections régionales
Jean-Christophe Cambadélis attendait l'onction des militants, lui qui n'avait été désigné que par le seul parlement du parti en avril 2014 après l'exfiltration de son prédécesseur Harlem Désir vers le gouvernement. En 2012, Harlem Désir avait été élu avec un score sensiblement similaire de 72,5 % des voix.
Le Premier ministre Manuel Valls, qui avait voté dans la soirée, a souhaité que le congrès de Poitiers, qui a lieu du 5 au 7 juin, "marque le début de la reconquête des cœurs, des esprits et de l'espérance".
De son côté, Christian Paul a fait valoir que son camp était "la deuxième force au sein du PS" et qu'il faudrait s'adresser au gouvernement "pour inspirer et orienter son action". "Pendant deux ans, on va tout faire pour peser sur l'action gouvernementale" a renchéri Emmanuel Maurel. Avec "une vraie responsabilité : faire réussir le quinquennat".
Autre étape clé, les élections régionales des 6 et 13 décembre constitueront un test pour la capacité de Jean-Christophe Cambadélis à forger des alliances à sa gauche. "Nous avons besoin de rassembler toute la gauche sinon ce sera un naufrage pour tous", a déclaré un des patrons de la majorité. Des responsables de la majorité estiment qu'un remaniement ministériel pourrait voir le jour après les régionales afin de faire entrer, le cas échéant, de nouveaux alliés de l'exécutif au gouvernement.
Avec AFP et Reuters