
Le Parlement rwandais va examiner cet été l'éventualité d'une réforme constitutionnelle qui aurait pour but de permettre au président Paul Kagame de se représenter en 2017. Deux millions de Rwandais ont réclamé cette réforme par pétition.
Le Rwanda prépare-t-il la voie à un troisième mandat de Paul Kagame? Le Parlement rwandais va examiner, au cours de l'été 2015, l'éventualité d'une réforme de la Constitution visant à l'autoriser à se présenter une troisième fois à l'élection présidentielle de 2017. À l'origine de cette idée, une pétition signée par deux millions de Rwandais environ.
"Nous avons reçu autour de deux millions de demandes de la population" pour la révision de l'article 101 de la Constitution portant sur la limitation du nombre de mandats présidentiels, a déclaré à l'AFP Donatilla Mukabalisa, présidente de la Chambre des députés.
Selon cette dernière, ces demandes affluent depuis plusieurs mois au Parlement sous la forme de pétitions spontanées. Elles émanent d'individus, de groupes d'individus ou d'associations qui envoient des lettres ou se présentent en personne.
Les deux chambres composant le Parlement - toutes deux dominées par le parti au pouvoir FPR (Front patriotique rwandais) - se prononceront sur les suites à donner à ces pétitions en séance plénière entre le 5 juin et le 4 août, a précisé la présidente de la chambre des députés.
Main de fer
La Constitution rwandaise limite à deux le nombre de mandats présidentiels et interdit donc en l'état à Paul Kagame, élu en 2003 et en 2010, de se représenter une troisième fois.
L'homme est au pouvoir depuis que sa rébellion du Front patriotique rwandais a mis fin au génocide de 1994 qui, selon l'ONU, a fait environ 800 000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi.
Vice-président et ministre de la Défense après le génocide, il tenait déjà alors les rênes du pays, avant d'être élu président en 2003 avec 95 % des voix, et réélu tout aussi triomphalement (93 %) en 2010. Il est crédité des nombreuses avancées du Rwanda depuis le génocide, mais dirige son pays d'une main de fer et est accusé d'étouffer toute voix discordante.
Avec AFP