La Commission européenne a demandé mercredi à ses États membres d'accueillir plus de 40 000 demandeurs d’asile, de Syrie et d’Érythrée pour la plupart, et qui se trouvent déjà en Italie et en Grèce.
La Commission européenne a demandé mercredi 27 mai aux États membres de l'UE de partager la prise en charge d'un peu plus de 40 000 demandeurs d'asile arrivés en Italie, en Grèce et à Malte, pour témoigner leur solidarité avec ces pays débordés par les flux de migrants.
"La proposition n'est pas parfaite, mais elle constitue un énorme pas en avant, car elle introduit le principe de la solidarité", a commenté mardi la chef de la diplomatie de l'UE, l'Italienne Federica Mogherini. "Il va falloir construire un consensus" sur cette proposition de "relocalisation" des demandeurs d'asile "afin que les ministres de l'Intérieur puissent l'approuver à la majorité qualifiée lors de leur réunion le 16 juin" à Luxembourg, a-t-elle toutefois averti.
Mais l'exercice s'avère particulièrement difficile en raison de l'opposition du Royaume-Uni, de la Hongrie, des pays baltes, de la République tchèque et de la Pologne à toute répartition obligatoire en fonction d'une clé de répartition. Si elle refuse toute mention de "quotas", la France n'est pas opposée à un partage en fonction de critères à définir.
Or la proposition présentée mercredi par le commissaire aux Affaires intérieures Dimitris Avramopoulos impose une clef de répartition fondée sur quatre critères : PIB, population, taux de chômage et nombre de demandes d'asile déjà enregistrées par le pays.
"Urgence"
Cette relocalisation doit permettre le transfert à d'autres États de personnes éligibles pour une protection internationale et ouvrirait une brèche dans le règlement de Dublin qui impose la prise en charge des demandeurs d'asile par le pays d'arrivée.
La mesure vise à répondre à une "urgence", souligne la Commission européenne qui appréhende l'arrivée de vagues de migrants et de demandeurs d'asile durant l'été en Italie, à Malte et en Grèce. Un demi million de migrants pourraient tenter la traversée de la Méditerranée, a averti fin avril l'Organisation maritime internationale (OMI), une institution des Nations unies.
Mais l'effort de solidarité doit être limité dans le temps et ne concernera que "les nouveaux arrivants à compter du mois de juillet". Ne devraient être ainsi réparties que quelques dizaines de milliers de personnes, en priorité des demandeurs d'asile "originaires de Syrie et d’Érythrée", selon les indications obtenues de source communautaire.
Avec AFP