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Berlusconi doit s'expliquer sur la condamnation de son ex-avocat

Le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a affirmé qu'il s'expliquerait au Parlement sur la condamnation de son ancien avocat britannique, David Mills, à 4 ans et demi de prison pour faux témoignages en faveur du "Cavaliere".

AFP - Le chef du gouvernement italien a annoncé mardi qu'il allait s'expliquer devant le Parlement sur des accusations de corruption figurant dans les attendus du jugement de son ex-avocat britannique David Mills, condamné en février à 4 ans et demi de prison.

Interrogé par des journalistes après la publication mardi des attendus de la condamnation de M. Mills pour faux témoignages en sa faveur, M. Silvio Berlusconi a répondu qu'il "s'adresserait au Parlement", sans donner plus de précisions.

Plus tard dans la journée, au cours d'une conférence de presse à L'Aquila, dans le centre du pays, Silvio Berlusconi est revenu sur cette affaire, qualifiant le jugement de "scandaleux".

"C'est un verdict tout simplement scandaleux, contraire à la réalité, et je suis convaincu que le jugement en appel le démontrera", a-t-il dit.

"J'ai annoncé ce matin mon intention de m'expliquer devant le Parlement sur le jugement Mills et je le ferai dès que j'aurai le temps", a-t-il poursuivi.

"Je dirai finalement devant le Parlement ce que je pense depuis longtemps concernant une certaine magistrature", a dit Silvio Berlusconi.

Il annonce ainsi probablement une nouvelle attaque contre des magistrats "rouges", soupçonnés de vouloir renverser son gouvernement par le biais de décisions judiciaires, comme il l'a déjà dit à de nombreuses reprises.

Selon les attendus du jugement cités par Ansa, Me Mills, spécialisé dans l'ouverture de comptes dans les paradis fiscaux, a délivré "un faux témoignage (...) afin de concéder à Silvio Berlusconi et à (son) groupe Fininvest l'impunité (...) ou au moins, de conserver les profits considérables réalisés".

Le procès contre Silvio Berlusconi dans cette affaire, co-prévenu de M. Mills, a été suspendu en octobre 2008 à la suite de l'adoption d'une loi controversée qui lui accorde l'immunité pénale le temps de son mandat.

Le Cavaliere avait fait voter ce texte quelques mois après son retour au pouvoir en mai 2008.

M. Berlusconi est accusé d'avoir versé à M. Mills 600.000 dollars en échange de faux témoignages en sa faveur devant la justice italienne au cours de deux procès remontant à la fin des années 90.

David Mills, né en 1944, avait reconnu dans un premier temps avoir reçu cet argent de M. Berlusconi, "à titre de reconnaissance" pour son travail. Il est revenu ensuite sur ses déclarations, assurant que l'argent lui avait été versé par un armateur italien, Diego Attanasio.

L'affaire avait provoqué des remous en Grande-Bretagne, car David Mills était à l'époque le mari de Tessa Jowell, ancien ministre de la Culture de Tony Blair et actuellement ministre chargée des jeux Olympiques. Le couple s'est depuis séparé.