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Le vice-président américain a téléphoné ludi au Premier ministre irakien, afin d'apaiser les tensions entre les deux pays après les récentes critiques du secrétaire à la Défense au sujet de l'armée irakienne. L'Iran a également réagi.

La Maison Blanche a tenté d'apaiser les tensions avec Bagdad, lundi 25 mai, après les critiques portées par le secrétaire à la Défense sur l'armée irakienne, accusée d'un "manque de volonté" face aux jihadistes de l'organisation de l’État islamique (EI).

Alors que l'EI s'est emparé le 17 mai de la ville clé de Ramadi, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter avait regretté dimanche sur CNN que l'armée irakienne n'ait "pas montré de volonté de se battre".

"Je suis surpris par ce qu'il a dit (...) Je suis sûr qu'il a reçu des informations inexactes", avait rapidement réagi le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi sur la BBC.

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Face à cette polémique, le vice-président américain Joe Biden a téléphoné lundi à Haïdar al-Abadi pour rendre hommage à l'armée irakienne, reconnaissant "le courage et l'énorme sacrifice de (ses) soldats" face au groupe jihadiste, selon la Maison Blanche. Il a aussi réaffirmé "le soutien des États-Unis au combat du gouvernement irakien contre" l'EI.

La chute de Ramadi, chef-lieu de la province d'Al-Anbar situé à une centaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad, a soulevé des questions sur la stratégie non seulement du gouvernement Abadi mais aussi de son allié américain.

Plus de 3 000 raids aériens de la coalition internationale menée par Washington n'ont en effet pas empêché l'EI de continuer à renforcer son "califat", proclamé sur un vaste territoire à cheval sur l'Irak et la Syrie.

Washington vivement critiqué par Téhéran

La critique la plus vive est venue d'Iran, où l'influent général Ghassem Souleimani a déclaré que les États-Unis n'avaient "rien fait" pour aider l'armée irakienne à Ramadi.

"M. Obama, quelle est la distance entre Ramadi et la base al-Assad où les avions américains sont basés ? Comment pouvez-vous vous installer là-bas sous prétexte de protéger les Irakiens et ne rien faire ? Ceci n'est pas autre chose que d'être complice d'un complot", a déclaré le chef de la force Qods, chargée des opérations extérieures de l'armée d'élite du régime, faisant référence à la base où sont stationnés des conseillers américains, à une centaine de kilomètres de Ramadi.

"Pour lutter" contre l'EI, "il n'y a que la République islamique", a lancé le général Souleimani, qui a été active en Irak, notamment lors de la reprise fin mars de Tikrit (nord) par l'armée et les milices irakiennes, selon des médias iraniens.

Après la débâcle de Ramadi, le Premier ministre irakien a fait appel aux puissantes milices chiites, jusque là tenues à l'écart d'Al-Anbar pour éviter de s'aliéner la population majoritairement sunnite, et promis que la ville serait reprise "bientôt".

Les forces gouvernementales, renforcées par des tribus sunnites et des miliciens chiites, sont parvenues à reprendre ces derniers jours une partie du territoire perdu à l'est de Ramadi. Lundi, les forces irakiennes poursuivaient leur contre-attaque dans les environs de Ramadi, en attendant de lancer une vaste offensive pour chasser les jihadistes la ville.

Avec AFP