Les dirigeants des 28 pays de l'Union européenne et de six pays d'ex-URSS tiennent jeudi et vendredi à Riga un sommet du Partenariat oriental, initiative destinée à les rapprocher, mais plombée par l'intervention de la Russie en Ukraine.
Le sommet du Partenariat oriental, qui se tient à Riga (Lettonie) entre les dirigeants des 28 pays de l’UE et de six anciennes républiques soviétiques - Ukraine, Géorgie, Moldavie, Arménie, Azerbaïdjan et Biélorussie -, se déroule jeudi 21 et vendredi 22 mai dans un contexte difficile.
L'annexion de la Crimée et le soutien de Moscou aux séparatistes du Donbass ont montré la détermination du Kremlin à empêcher, y compris par la force, la marche de ses anciens satellites vers l'Occident et la réduction de ce qu'il considère comme sa zone d'influence.
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La pression de Moscou avait déjà conduit à l'échec du sommet précédent, celui de Vilnius (Lituanie), en novembre 2013. Le président ukrainien d'alors, Viktor Ianoukovitch, avait au dernier moment renoncé à signer un accord d'association avec l'UE, déclenchant des manifestations qui ont conduit à sa chute et au conflit séparatiste dans son pays.
L'accord a finalement été signé par le président pro-européen Petro Porochenko, le 28 juin 2014. À Riga, en marge du sommet, les deux parties doivent signer un document confirmant une troisième tranche d'aides européennes, de 1,8 milliard d'euros.
Un partenariat "à petit pas"
Cependant, le Partenariat, créé en 2009 pour installer une "zone de sécurité et de stabilité", ne peut avancer aujourd'hui qu'"à petits pas", selon l'expression du politologue letton Andris Spruds.
L'Arménie et la Biélorussie refusent par exemple de condamner l'annexion de la Crimée par la Russie dans la déclaration finale du sommet, a appris l'AFP jeudi de source proche d'une délégation européenne.
Mais "cela ne représente pas de risque réel pour le sommet", a indiqué cette source, et probablement, "la question de la Crimée sera traitée dans un document séparé". Plusieurs pays ont des objections concernant des passages du projet de la déclaration finale, au sujet notamment des conflits gelés dans l'ex-URSS, a par ailleurs reconnu une source proche de la délégation lettonne.
On peut néanmoins noter quelques signes de volonté d'apaisement dans l'affaire ukrainienne, tant à Berlin qu’à Paris ou Moscou, qui a renoncé à s'opposer à l'entrée en vigueur d'un accord de libre-échange UE-Ukraine. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a adopté mardi à Bruxelles un ton relativement conciliant à propos du Partenariat. "Nous ne souhaitons qu'une chose (..) que ces relations ne soient pas construites au détriment des intérêts légitimes de la Fédération de Russie", a-t-il dit.
Les perspectives d'entrée dans l'UE des six pays du Partenariat sont nulles pour le moment. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a fait clairement comprendre qu'aucune nouvelle adhésion n'était envisageable dans les cinq années qui viennent.
Sa chef de la diplomatie Federica Mogherini cherche d'abord "une approche constructive des rapports avec Moscou", constate Elzbieta Kaca, de l'Institut polonais des affaires internationales PISM. La grande question est de savoir comment concilier le Partenariat et les relations avec la Russie, résume la chercheuse.
Avec AFP