logo

Reportage : Erbil, un refuge pour les Irakiens de Ramadi

Chassés de Ramadi par l'avancée de l'EI, des dizaines de milliers d'Irakiens de la province d'Al-Anbar ont trouvé refuge au Kurdistan irakien. Certains sont restés bloqués aux portes de Bagdad. Reportage à Erbil.

L'armée irakienne a annoncé avoir repoussé, dans la nuit de mercredi 20 à jeudi 21 mai, une troisième attaque des combattants de l’organisation de l'État islamique (EI) à l'est de Ramadi. Ce chef-lieu de la province d'Al-Anbar, en Irak, est tombé dimanche entre les mains des jihadistes.

Face à l'avancée de l'EI, des milliers d'Irakiens ont été contraints de fuir Ramadi et des centaines d'entre eux ont trouvé refuge dans la banlieue nord d'Erbil, une ville du Kurdistan irakien située à près de 400 kilomètres.

>> À lire sur France 24 : "Prise de Ramadi par l'EI : armée et milices chiites préparent la contre-offensive"

"Entendre que Ramadi était tombée aux mains de Daech (autre nom de l'EI), ça a été encore pire pour nous que d'apprendre la mort de l'un de nos enfants", explique à France 24 un commerçant installé à Erbil depuis six mois.

Plus de 2 000 déplacés franchissent le pont de Bzeibez

Parmi ces réfugiés figurent aussi d’anciens chefs tribaux. L’un d’entre eux, Cheikh Omar Sheihan al-Alwani, raconte à France 24 sa défaite face aux jihadistes : "Nous n'avions pas assez d'armes et de munitions. Notre moral s'est effondré. Les tribus ne reçoivent aucune aide du gouvernement central ni des Américains. À Al-Anbar, ce sont les tribus qui protègent la police et l'armée."

Par ailleurs, plus de 2 000 déplacés ont réussi à franchir, mercredi 20 mai, le pont de Bzeibez, proche de la capitale, après que les autorités l'ont rouvert. Ce pont stratégique permet d’accéder à la province de Bagdad depuis la ville de Ramadi et d'autres régions de la province d'Al-Anbar.

Cette réouverture est un soulagement pour les 25 000 réfugiés qui étaient, jusqu’à mercredi, bloqués à l’entrée de ce pont, certains mourant de faim et de soif selon des témoignages. Les autorités irakiennes en avaient en effet interdit l'accès, craignant des infiltrations jihadistes.