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Obama reçoit le président tunisien Béji Caïd Essebsi, en quête d’assistance militaire

Barack Obama accueille jeudi à la Maison Blanche son homologue tunisien Béji Caïd Essebsi, qui espère une hausse sensible de l'assistance militaire américaine pour lutter contre la menace jihadiste.

C’est un symbole fort. En accueillant jeudi 21 mai le président tunisien Béji Caïd Essebsi dans le Bureau ovale, Barack Obama affichera son soutien à ce petit pays de 11 millions d'habitants, qui a organisé avec succès fin 2014 ses premières élections libres et fait figure de modèle par rapport aux autres pays du "printemps arabe".

Mais confronté à d'énormes défis économiques et sociaux, ainsi qu'à une mouvance jihadiste armée qui a fait des dizaines de morts, le président tunisien espère bien ne pas repartir de Washington les mains vides.

"Si les États-Unis et d'autres aident la Tunisie, oui, nous pouvons devenir un modèle", a estimé le président tunisien mercredi 20 mai, au premier jour de sa visite outre-Atlantique, insistant sur le chemin restant à parcourir. "Nous n'avons pas encore réussi, nous avons simplement franchi quelques étapes", a-t-il ajouté.

Devenu en décembre, à 88 ans, le premier chef d'État élu démocratiquement au suffrage universel en Tunisie, il est confronté à d'importants défis sécuritaires.

L'attentat revendiqué par l'organisation de l’État islamique contre le musée du Bardo en mars, qui a fait 22 morts dont 21 touristes étrangers, a porté un rude coup au pays, qui s'appuie largement sur l'industrie du tourisme.

"Convaincre les investisseurs"

L'exécutif américain affiche sa volonté de "renforcer et étendre le partenariat stratégique" avec le nouveau gouvernement tunisien. Le secrétaire d'État John Kerry, qui s'était rendu en Tunisie en février, a signé mercredi avec son homologue tunisien un document en ce sens.

Le secrétaire d'État adjoint Antony Blinken a évoqué le mois dernier à Tunis un doublement de l'assistance à l'armée et aux forces de sécurité tunisiennes en 2016.

Les États-Unis viennent par ailleurs d'annoncer la livraison de 52 véhicules militaires de type Humvee et d'un navire de patrouille à l'armée tunisienne. La Tunisie doit encore recevoir en 2016 quatre autres navires américains.

Essebsi entend aussi profiter de cette visite pour attirer les investissements privés dont la Tunisie, "au milieu du gué", a cruellement besoin. Devant un parterre d'hommes d'affaire américains, il a affiché mercredi sa volonté d'engager des réformes en profondeur.

"La Tunisie a besoin d'une vision économique sur le long terme pour convaincre les investisseurs", a de son côté souligné la ministre américaine du Commerce, Penny Pritzker.

Selon Alistair Baskey, porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC), Barack Obama entend aussi évoquer, lors de cette rencontre, l'importance de "mettre en place des institutions transparentes, renforcer la société civile, la liberté de la presse et favoriser la tolérance".

Avec AFP