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Washington déterminé à reprendre Ramadi des mains de l'EI

L’organisation de l’État islamique a affirmé dimanche soir contrôler la totalité de la ville de Ramadi. Le Pentagone a reconnu un "revers" lundi, et s'est dit déterminé à reconquérir la ville, même s'il ne la juge pas stratégique.

Les combattants de l'organisation de l'État islamique (EI) ont affirmé s’être emparés d'un des derniers quartiers de Ramadi, ville du centre de l’Irak, dimanche 17 mai. "Dieu a permis aux soldats du califat de nettoyer toute la ville", a écrit le groupe en revendiquant la victoire sur des forums jihadistes.

Un peu plus tôt, ils avaient pris le contrôle d'une base militaire stratégique installée dans les environs de la ville, selon les services de sécurité irakiens. Des membres des forces de sécurité irakiennes ont déclaré avoir fui la zone lorsque les insurgés ont donné l'assaut.

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Washington déterminé à reprendre Ramadi des mains de l'EI

Reconnaissant le "revers" qu'a constitué le recul des forces irakiennes à Ramadi, Washington a affiché lundi sa détermination à reconquérir la ville, même si elle ne la juge pas militairement stratégique.

"Nous reprendrons la ville de la même manière que nous sommes en train de reprendre d'autres parties d'Irak, avec la combinaison des forces irakiennes sur le terrain et des frappes aériennes de la coalition", a affirmé un porte-parole du Pentagone.

Lundi, les Américains ont également reconnu que les milices chiites, dont certaines sont soutenues par l'Iran, "ont un rôle à jouer (à Ramadi) tant qu'elles sont sous le contrôle du gouvernement irakien". Déjà impliquées dans la reprise de la ville de Tikrit en mars, ces milices piaffent d'impatience d'en découdre à Al-Anbar. Des véhicules de miliciens chiites convergeaient déjà lundi vers Ramadi, où le drapeau noir de l'EI a été hissé.

Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a déclaré, quant à lui, que les forces gouvernementales allaient "tenir leurs positions" face au groupe jihadiste pour "ne pas perdre d’autres secteurs".

Une "catastrophe"

>> À relire sur France 24 : Des dizaines de milliers d'Irakiens ayant fui l'EI bloqués aux portes de Bagdad

Si Ramadi tombait entre les mains du groupe islamiste, ce serait "une catastrophe" pour le gouvernement, a commenté Anne-Sophie Le Mauff, correspondante à Bagdad, car il s’agit d’une capitale provinciale, l’une des plus grandes de l’Irak, frontalière avec l’Arabie saoudite. C’est une zone désertique qui permet à l’EI de se rapprocher de Bagdad et de conforter ses positions à Falloujah, une ville que les autorités irakiennes souhaitaient reprendre".

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Washington déterminé à reprendre Ramadi des mains de l'EI

Les forces alliées avaient mené sept opérations aériennes près de Ramadi sur une période de 24 heures s'achevant dimanche, soit le plus intense pilonnage sur une région depuis le début de la campagne en Syrie et en Irak.

L'EI a lancé jeudi cette nouvelle offensive sur Ramadi avec une vague d'attentats suicide. Environ 500 personnes, civils ou membres des forces de sécurité, ont depuis été tuées dans les combats, selon Mouhannad Haimour, le porte-parole du gouverneur de la province. Environ 8 000 personnes ont fui la ville, d'après l'Organisation internationale des migrations (OIM).

Palmyre pour l’instant préservée en Syrie

En Syrie voisine, où l'EI s'est également emparé de vastes territoires, le groupe a en revanche été repoussé à l'extérieur de Palmyre. "La menace est avortée" a indiqué le gouverneur de Homs, province dont fait partie Palmyre.

Mais le risque demeure car les jihadistes sont présents presque tout autour de la ville, et notamment à un kilomètre du célèbre site archéologique de Palmyre "Les ruines n'ont pas subi de dommages mais cela ne veut pas dire que nous ne devons pas être inquiets", a déclaré le directeur des Antiquités syriennes, Maamoun Abdelkarim. Ce site fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique et comporte notamment des colonnades torsadées romaines, des temples et des tours funéraires.

"Palmyre est un objectif symbolique pour le groupe islamique, c’est important pour eux de frapper les esprits en prenant le contrôle d’une cité culturellement importante, rappelle Hala Kodmani. Mais il s’agit surtout pour eux de prendre le contrôle d’un endroit stratégique, et notamment sur un champ de gaz très important dans la région."

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Washington déterminé à reprendre Ramadi des mains de l'EI

Avec AFP