
La Commission européenne a proposé mercredi un plan d’action pour l’immigration et l’asile. Les migrants seraient accueillis dans différents pays européens selon un projet de quotas. Certains pays pourraient en être dispensés.
La Commission européenne a proposé mercredi 13 mai que 20 000 migrants soient accueillis et répartis à travers l'Union au cours des deux prochaines années, mais la Grande-Bretagne, l'Irlande et le Danemark pourraient être dispensés de participer à ce dispositif.
Selon un projet de quotas, les migrants seraient accueillis dans les pays européens suivant un principe de répartition fondée sur la taille du pays, la croissance économique et sur d'autres critères, si bien que l'Allemagne, la France et l'Italie seraient les principaux foyers d'accueil.
Le plan d'action adopté mercredi par la Commission européenne veut éviter les embarquements, secourir les migrants qui ont pris la mer et gérer leur accueil à leur arrivée dans l'Union européenne. Il détaille une série d'actions immédiates et des stratégies à plus long terme, comme la création d'un centre d'accueil au Niger, sur la route empruntée par les migrants sud-sahariens. Mais certaines dispositions, notamment l'instauration de quotas, suscitent l'hostilité.
Le plan a immédiatement été rejeté par la Grande-Bretagne, opposée à toute solidarité pour la prise en charge des migrants et des réfugiés. "Je suis en désaccord avec Federica Mogherini (la chef de la diplomatie européenne) quand elle soutient qu'aucun migrant ou réfugié intercepté en mer ne sera renvoyé contre son gré", a indiqué la ministre de l'Intérieur britannique, Theresa May, reconduite dans ses fonctions par David Cameron après sa victoire aux législatives. "Une telle approche ne peut qu'encourager plus de gens à risquer leur vie", a-t-elle estimé.
La Grande-Bretagne n'est pas isolée. Le Premier ministre conservateur hongrois Viktor Orban s'est insurgé contre les quotas, qu'il a qualifiés de folie. "Ces réactions sont désespérantes", a confié à l'AFP un haut responsable de l'exécutif bruxellois sous couvert de l'anonymat.
Combattre les passeurs et détruire les bateaux
Les arrivées par la mer ne sont qu'une fraction du phénomène de l'immigration, mais elles sont les plus dramatiques. Le plan insiste sur la nécessité de combattre les passeurs et de détruire leurs bateaux. Ce combat impose l'emploi de la force, une mesure qui sera discutée par les ministres des Affaires étrangères lundi prochain.
Il préconise par ailleurs de renforcer les moyens de surveillance et de sauvetage en Méditerranée afin d'éviter les naufrages. C'est la mission assignée aux opérations Triton en Italie et Poséidon en Grèce, dont le budget et les moyens vont être accrus.
Le plan sera discuté par les ministres de l'Intérieur de l'UE le 15 juin à Luxembourg, puis soumis aux dirigeants lors du sommet de Bruxelles du 30 juin. "Il est fort probable qu'il va être massacré, comme l'a été le dernier plan d'action présenté par la Commission européenne en décembre 2013 après un naufrage près de l'île italienne de Lampedusa", ont confié à l'AFP plusieurs responsables européens proches du dossier.
Avec AFP