En tournée dans les Caraïbes, le chef de l'État français a profité de son escale à Cuba, lundi, pour appeler à "l'annulation" de l'embargo américain pesant sur l'île et qui a "tant nui" à son développement, selon François Hollande.
La France fera "son possible" pour contribuer à ce que "les mesures qui ont tant nui au développement de Cuba puissent être enfin annulées, supprimées" a affirmé François Hollande lors d'un discours à l'Université de La Havane, dénonçant l'embargo américain qui pénalise l'économie de l'île depuis 1962. Et de rappeler que Paris avait systématiquement voté pour la levée de l’embargo depuis 1991 à l’ONU.
La visite de François Hollande est avant tout symbolique, mais aussi économique comme l'explique Karina Chabour, journaliste spécialiste économique à France 24. "Il s’agit de se positionner sur un marché de 11 millions d'habitants, certes encore pauvre, mais aux perspectives très intéressantes" souligne-t-elle.
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itPremier président français à visiter l'île depuis plus d'un siècle, François Hollande brûle aussi la politesse aux autres chefs d'État occidentaux séduits par les perspectives d'ouverture à Cuba. À La Havane, Paris entend capitaliser sur des liens resserrés voici un peu plus d'un an par une visite de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Ce déplacement était venu confirmer l'importance que l'Élysée entend donner à l'Amérique latine dans sa diplomatie.
Dixième partenaire commercial de Cuba
"Aujourd’hui, la France n’est que le 10e partenaire commercial de Cuba, très loin derrière la Chine, les États-Unis, le Venezuela ou encore l’Espagne. Les échanges bilatéraux s’élèvent à seulement 180 millions d’euros par an, ce qui, à l’échelle du pays, est relativement faible, rapporte Georges Laederich, chroniqueur économique de France 24. L’entreprise française la plus présente sur l’île est Pernod-Ricard, via sa filiale Havana Club qui produit du rhum. Son PDG est présent aux côtés de François Hollande, comme celui d’Accor et d’Air France, pour développer le secteur touristique. À Cuba, après 50 ans de sanctions économiques, tout est à faire."
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Quelques contrats doivent être signés lundi, mais "ce n'est pas tant le montant qui va compter que d'accéder à des marchés latino-américains", a souligné le président français.
François Hollande a rappelé le soutien de la France à Cuba au sujet de l'embargo américain qui pénalise l'île depuis 1962. "Cuba veut maintenant passer à une autre phase, une autre période, un autre temps pour cette île qui a été victime d'un embargo. Malgré le geste [du président américain Barack] Obama, il y a encore des mesures qui empêchent les relations commerciales" avec de nombreux partenaires, a plaidé François Hollande avant son départ de la Guadeloupe.
Hollande reçu par Fidel Castro
Selon l'Élysée, François Hollande a été reçu par Fidel Castro à sa résidence dans l'après-midi lundi, sans que plus de détails ne soient donnés sur le contenu de cette entrevue, qui s'est déroulée à huis clos.
Pressé par plusieurs ONG de ne pas laisser les discussions économiques avec son homologue Raul Castro éclipser la question des droits de l’Homme, François Hollande a indiqué que cette dernière serait "nécessairement évoquée". Son premier geste lundi matin sera d'ailleurs de remettre la légion d'honneur au cardinal Jaime Ortega, qui a notamment joué un rôle de médiation pour favoriser la libération de prisonniers politiques.
"Je parlerai des droits de l'Homme car chaque fois qu'il y a des prisonniers politiques, chaque fois qu'il y a des manquements à la liberté, la France ne reste pas bouche cousue", a insisté le président français.
François Hollande doit rencontrer lundi soir son homologue Raul Castro, qui a succédé à son frère Fidel en 2006. La présidence cubaine donnera également un dîner officiel dans la soirée. L'Élysée a par ailleurs informé de sa "disponibilité" pour un entretien avec le père de la révolution cubaine, mais celui-ci n'a pas été confirmé par La Havane. Très serré, le programme de cette visite d'une journée ne prévoit pas de conférence de presse.
Avec AFP