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Presse française, lundi 11 mai 2015. Au menu de cette revue de presse, la visite historique de François Hollande à Cuba, l’inauguration du Mémorial de l’esclavage en Guadeloupe, et les «nouveaux négriers» de la Méditerranée.
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A la Une de la presse française, ce matin, la visite aujourd’hui de François Hollande à Cuba.
Le chef de l’Etat est le premier président français à se rendre sur l’île depuis son indépendance en 1898. Pour la circonstance, le visage de François Hollande remplace celui de Che Guevara sur la célébrissime photo d’Alberto Korda, à la Une de Libération, qui rappelle que le président arrive sur l’île au moment où celle-ci cherche sa voie pour s’ouvrir aux capitaux étrangers. Une ironie de l’Histoire, pour une partie de la gauche française, qui a «longtemps cru aux sirènes castristes». Libé cite le commentaire d’un ministre à propos de cette visite: «cela ne fera pas de mal aux socialistes de retrouver un peu le goût de la révolution». Un peu plus loin, la philosophe et politologue Renée Fregosi, dit toutefois douter que «le communisme tropical fascine François Hollande, et encore moins Manuel Valls». D’après elle, ce serait surtout le Medef, qui aurait «insisté» pour ce voyage, destiné, aussi, à récolter quelques contrats.
Après le réchauffement des relations avec les Etats-Unis, cette visite de François Hollande est la première d’un chef de l’Etat occidental depuis la révolution castriste de 1959. «Enfin un président français à Cuba!» - joie mêlée d’amertume du côté de l’Humanité: si cette visite est jugée «bienvenu(e)», par le journal communiste, elle témoigne (toutefois, selon lui), d’une dépendance narcotique à la politique américaine».
L’Huma qui ne s’attarde pas, en revanche, sur le sort de ces dissidents cubains que François Hollande ne rencontrera pas. «Venir à Cuba sans rencontrer la société civile, c'est donner des gages au régime pour continuer sa répression» , prévient l’opposante Berta Soler Fernandez sur Slate. Son mari, Angel Moya Acosta, a fait plusieurs années de prison pour avoir défendu la déclaration des droits de l'Homme et la liberté d'expression: «Ce n'est pas cela la France. Ce n'est pas cela l'Europe».
François Hollande qui a inauguré hier en Guadeloupe le Mémorial de l’esclavage et rappelé la nature «irréparable de (ce) crime». Cette reconnaissance officielle a beaucoup tardé, rappelle la Croix. Ce qui n’a pas été sans conséquences, selon l’historien Éric Deroo: «Les traces de l’esclavage sont très présentes aujourd’hui encore dans les Antilles, très fortes. Quelque chose n’a pas été réglé», dit-il.
En Martinique et en Guadeloupe, François Hollande a aussi dénoncé les «nouveaux négriers» de Méditerranée, qui abandonnent à leur sort et souvent à la mort des bateaux entiers de migrants au large de l’Europe. D’après le Figaro, l’UE a décidé de présenter au Conseil de sécurité de l’ONU une résolution visant à utiliser des moyens militaires à partir de juin pour détruire les bateaux de passeurs qui convoient les migrants de Libye vers l’Europe. Le journal dénonce «le silence effarant»: «les chefs d’État du continent sont prompts à accuser l’Occident et son intervention en Libye, jugée désastreuse. Moins à l’introspection».
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