![Visite historique de John Kerry en Somalie, "un pays qui va mieux" Visite historique de John Kerry en Somalie, "un pays qui va mieux"](/data/posts/2022/07/20/1658308501_Visite-historique-de-John-Kerry-en-Somalie-un-pays-qui-va-mieux.jpg)
Plus de 20 ans après la débâcle de soldats américains en Somalie, un pays toujours en guerre, le secrétaire d'État américain John Kerry a exprimé mardi ses "espoirs" pour le pays, lors d'une visite surprise de trois heures.
C'est un retour diplomatique qu'a opéré Washington en Somalie. En visite surprise à Mogadiscio, le secrétaire d'État américain John Kerry a exprimé, mardi 5 mai, ses "espoirs" pour la Somalie, plus de 20 ans après la débâcle de soldats américains dans ce pays toujours en guerre. Une visite de trois heures et demie, tenue secrète jusqu'au dernier moment et qui s'est déroulée sous très haute sécurité.
"C'est un grand moment pour nous", a déclaré le chef de l'État somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, devant des journalistes. Dans ce pays privé de réelle autorité centrale depuis la chute du président Siad Barré en 1991, et qui ne tient debout que grâce au soutien militaire et financier de la communauté internationale, John Kerry est notamment venu plaider pour le bon déroulement d'élections législatives en 2016.
"Trois années ont passé depuis l'adoption d'une Constitution provisoire et la mise en place d'un Parlement. Avec l'aide de l'Amisom (la force armée de l'Union africaine), les forces somaliennes ont repoussé les Shebab hors des centres où sont concentrées les populations", s'est-il félicité. "Aux côtés de nombreux autres partenaires internationaux, les États-Unis sont disposés à faire tout ce qu'ils peuvent pour aider la Somalie à disposer de la sécurité, de la prospérité et de la paix que vous méritez", a conclu John Kerry.
Visited #Somalia earlier today – honored to be first U.S. #SecState to do so. Met with government & civil society leaders there.
— John Kerry (@JohnKerry) May 5, 2015"Black Hawk Down"
Mais c'est surtout la lutte contre les islamistes somaliens, qui était au cœur de cette visite régionale. Plongé dans le chaos depuis 1991, la Somalie est aux prises depuis 2007 avec l'insurrection des islamistes somaliens shebab affiliés à Al-Qaïda, qu'une force régionale africaine combat avec l'appui militaire des Américains.
Impliqués militairement dans ce pays contre les Shebab, les États-Unis restent toutefois traumatisés par l'échec de leur intervention militaire et humanitaire sous pavillon de l'ONU au début des années 1990. "Il y a plus de 20 ans, les États-Unis ont été contraints de se retirer de votre pays, a lancé John Kerry dans un message vidéo depuis Mogadiscio à l'adresse du peuple somalien. Nous y retournons maintenant en collaboration avec la communauté internationale, porteurs de forts espoirs mais aussi d'inquiétudes."
Une humiliation symbolisée par le sinistre "Black Hawk Down" du 3 octobre 1993, la bataille de Mogadiscio au cours de laquelle des hélicoptères américains furent abattus et 18 soldats tués par des miliciens qui avaient traîné leurs cadavres dans les rues.
Les États-Unis et la Somalie ont rétabli leurs relations diplomatiques en 2012, que le président Barack Obama a renforcées en nommant en février un ambassadeur pour la Somalie, une première depuis un quart de siècle. Mais Washington ne rouvrira pas à moyen terme une chancellerie à Mogadiscio et l'ambassadrice Katherine Dhanani opèrera depuis l'ambassade américaine de Nairobi.
Avec AFP et Reuters