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Ligue des champions : opposition de styles en vue entre la Juve et le Real

La première demi-finale aller de la Ligue des champions oppose la Juventus Turin au Real Madrid, mardi soir. L'occasion d’une opposition de styles entre un collectif italien ultra-défensif et une constellation de talents offensifs côté madrilène.

Il y a encore quelques mois, peu auraient prédit que la Juventus Turin parviendrait à se hisser jusque dans le dernier carré de la Ligue des champions. Pourtant, les Bianconeri seront bien sur la pelouse du Stadio Juventus, mardi soir, pour disputer une demi-finale historique face au Real Madrid. Un stade de la compétition que la Vieille Dame n’avait plus atteint depuis plus d’une décennie, douze ans exactement.

Devant son public, la Juventus, emmenée par sa vieille garde Buffon-Barzagli-Bonucci-Chiellini, tentera de s’appuyer sur l’élément principal qui l’a mené si haut : sa solidité défensive. Il lui faudra pour cela contenir les vagues offensives d'un Real Madrid certes amputé de Benzema, mais qui pourra compter sur Cristiano Ronaldo et Gareth Bale, ainsi que sur Chicharito.

La Juve, auréolée de son tout récent titre de championne d'Italie, sait qu’elle dispose d’atouts non négligeables : les parades de Gianluigi Buffon, la science des passes d'Andrea Pirlo, la vivacité d'Arturo Vidal ou encore l’instinct de Carlos Tevez… Mais sa force, surtout face aux monstres du Real, réside surtout dans la complémentarité d'un trio défensif qui évolue ensemble depuis quatre saisons.

Une défense de fer

Andrea Barzagli, Leonardo Bonucci et Giorgio Chiellini pourraient se trouver les yeux fermés, tant ils ont répété les mouvements de coulisse, à l'entraînement puis en match, d'abord à l'époque d'Antonio Conte. Un système auquel Massiliano Allegri, arrivé l'été dernier, n'hésite pas à recourir, profitant d’un mécanisme huilé par son prédécesseur.

Au centre de la défense à trois, le meilleur défenseur de la saison "bianconera" s'appelle Leonardo Bonucci. Bien placé, relanceur propre, il tente même de longues verticales à la Pirlo vers ses attaquants et a marqué des buts décisifs, contre les dauphines de la Juve, l'AS Rome et la Lazio. Il est aussi le joueur le plus utilisé par Allegri, avec 44 matches toutes compétitions confondues.

À droite, "Barza" débute à peine sa saison, de retour depuis février après neuf mois d'infirmerie. Il est rentré sans problème dans le schéma, et en cours de partie après la blessure de Paul Pogba, dans un match de huitième de finale retour à Dortmund (0-3).

Le point faible pourrait résider à gauche. Le jeu rugueux de "Giorgione" est plus sanctionné en Europe qu'en Serie A. Il reste sur un mauvais souvenir face au Real : Chiellini avait provoqué un penalty puis été exclu en match de poules l'an dernier, à Bernabeu (2-1). Il y a dix jours, il a causé un penalty pour une faute de débutant contre la Fiorentina (3-2).

Et la défense de la Juve, qui restait sur un but encaissé en dix matches toutes compétitions confondues, vient toutefois d'en concéder quatre en deux matches.

Une attaque de feu

Dans le camp d’en face, c’est sur le front de l’attaque que l’attention devrait se porter, même si Karim Benzema, insuffisamment remis d'une entorse à un genou, n'a pas été retenu dans le groupe du Real pour cette rencontre.

C'est un coup dur, car le virevoltant trio BBC (Bale-Benzema-Cristiano Ronaldo) a illuminé cette saison. Une triplette qui vaut tout de même 105 buts en Liga et qui a porté le Real Madrid dès sa première saison ensemble, qu’il s’agisse de la victoire de l’an passé en Ligue des champions ou des triomphes personnels de Ronaldo (Ballon d'Or, Soulier d'Or, titres de meilleur buteur en C1 et en Liga...).

Le Real Madrid avait d’ailleurs parfaitement entamé le nouvel exercice, enchaînant 22 victoires d'affilée cet automne, avant de baisser de tempo en 2015. Durant plusieurs semaines, Bale a manqué d'altruisme, Benzema de ballons exploitables et Ronaldo, exclu à Cordoue en janvier et très critiqué en février pour sa fête d'anniversaire après une déroute contre l'Atletico (4-0), a manqué de sang-froid.

4-3-3 ou 4-4-2, quelle formule pour le Real ?

En l'absence de Benzema, Ancelotti aura le choix entre maintenir son 4-3-3 en lançant le Mexicain "Chicharito" Hernandez aux côtés de Bale et Ronaldo, ou bien opter pour un 4-4-2 avec le Gallois et le Portugais associés en pointe.

Si Ronaldo (53 buts en compétition cette saison) affiche son ratio habituel, on attendait mieux de Bale (17), même s’il a réussi une passe décisive dès son entrée en jeu contre le FC Séville (3-2), samedi.

Et si la capacité de Benzema à combiner au milieu de défenses serrées fera défaut, la puissance de feu de Ronaldo et la vitesse de Bale vont rappeler de mauvais souvenirs à la Juve : l'an passé, en phase de poules, le Gallois avait marqué un but et le Portugais trois (2-1, 2-2) face aux Bianconeri. Les hommes de Massimo Allegri sont prévenus.

Avec AFP