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Le cofondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, a été suspendu du parti, lundi, et pourrait perdre son statut de président d'honneur. Une "félonie" qui l'amène "pour l'instant" à ne pas souhaiter la victoire de sa fille à la présidentielle.

Les membres du bureau exécutif du Front national "doivent s'attendre à tous les moyens. […] Ce n'est pas impunément qu'on m'attaque, même dans le dos". Jean-Marie Le Pen n’a l’intention d’accepter ni la décision, annoncée lundi 4 mai, du parti qu’il a co-fondé de suspendre son adhésion, ni l’éventuelle suppression de son statut de président d'honneur.

"Je pense que c'est une félonie et je dois dire que j'ai honte que la présidente du Front national porte mon nom", a-t-il poursuivi sur l'antenne d'Europe 1, assurant que les adhérents "allaient être indignés" de cette décision.

Et d’attaquer : "J'ai exprimé le souhait que Marine Le Pen me rende mon nom", a indiqué son père. "Elle a la possibilité de le faire en se mariant soit avec son concubin, soit avec quelqu'un d'autre, après tout, pourquoi pas M. Philippot", a-t-il attaqué, visant le compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, qu'il apprécie peu, et le numéro deux du FN Florian Philippot, qui a été le plus virulent à son égard dans la crise interne.

Et Jean-Marie Le Pen d'ajouter dans l'interview intégrale diffusée mardi à la radio : "Si de tels principes moraux devaient présider à l'État français, ce serait scandaleux", après sa "trahison" à son égard. Souhaite-t-il sa victoire en 2017 ? "Pour l'instant, non".  

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La direction du Front national a décidé, lundi en début de soirée, de suspendre l'adhésion de Jean-Marie Le Pen et de convoquer une assemblée générale extraordinaire pour décider "dans les trois mois" de la suppression de son statut de président d'honneur, a annoncé le parti d'extrême droite. Le parti n'a toutefois pas été jusqu'à prononcer l’exclusion définitive de son chef historique.

L'annonce de la direction du FN a été faite à l'issue d'une longue réunion du bureau exécutif convoquée après des déclarations polémiques en série du co-fondateur du FN. En attendant de se prononcer sur la suppression du statut de président d'honneur, "le bureau exécutif a décidé, conformément à l'article 19, de suspendre le président d'honneur de sa qualité d'adhérent, jusqu'au vote de ladite assemblée générale extraordinaire", conclut le communiqué.

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Avec Reuters et AFP