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La crise renforce l'extrême droite magyare

Plus que jamais renforcé par la crise qui frappe le pays, Jobbik, le parti de l'extrême droite hongroise, est crédité dans les sondages de plus de 5 % d'intentions de vote. Un score qui lui permettrait de siéger au Parlement européen.

Meeting de campagne du parti d’extrême droite, Jobbik, dans un quartier de Budapest. Le chef du parti, Gabor Vona, pourrait être l’un des grands gagnants de la crise qui frappe durement la Hongrie. C’est lui qui a fondé la Garde magyare, une milice paramilitaire dont les membres, filles et enfants compris, portent l’uniforme et paradent dans les rues lors des cérémonies nationales. "La Garde magyare a été créée par des Hongrois pour assurer la défense des Hongrois. Nous voulons avant tout défendre les intérêts de notre nation", explique Gabor Vona.


Jeunes et moins jeunes assistent au meeting. Nostalgiques d’un glorieux passé, tous disent, hors caméra, avoir perdu confiance dans les autres partis politiques, qui se sont partagés le pouvoir depuis la chute du communisme. La Hongrie n’est pas passée loin de la faillite, faisant de la crise l’un des principaux arguments électoraux de ce parti. "En 20 ans, ils ont réussi à détruire tous les secteurs : l’armée, l’administration, la santé, l’éducation et même le réseau de transport ferroviaire, explique Gabor Vona. Aujourd’hui ils ont peur de notre slogan, ‘la Hongrie aux Hongrois’, parce que cela signifie la fin d’une époque dont ils ont profité et ils savent qu’ils vont devoir faire leurs valises."


Comme dans les années 1930 ?


La rhétorique antitzigane est souvent employée, dans un pays où les attaques meurtrières contre cette minorité sont de plus en plus fréquentes.


Le Premier ministre hongrois, Gordon Bajnai, sait que la crise joue le rôle de catalyseur de mécontentement. "S’il n’y avait pas une crise financière et globale qui frappait la Hongrie, je serais moins inquiet. Mais les années 1930 nous ont montré qu’une crise économique et sociale, si elle n’est pas contrôlée, peut constituer un terreau fertile au renforcement significatif de mouvements radicaux. Et nous devons les arrêter."


Juste après le scrutin européen, Jobbik lancera activement sa campagne pour les prochaines législatives, prévues dès l’année prochaine.