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Avec la guerre qui dure depuis plus de quatre ans en Syrie, de nombreuses pièces d’antiquité sont volées dans les musées ou sur des sites archéologiques. Elles passent ensuite la frontière vers la Turquie, pour être vendues après à des collectionneurs internationaux. Nos reporters sont partis en Syrie et en Turquie, sur les traces de ces trésors volés. Ils ont rencontré les principaux acteurs de ce trafic, qui ont accepté de témoigner devant la caméra, mais souvent sous couvert d’anonymat.

L’Unesco a beau tirer la sonnette d’alarme depuis trois ans, les exportations illégales de biens culturels syriens continuent. En Syrie, nous avons rencontré les "petites mains" de ce trafic international.

Sans emploi, des Syriens creusent la terre à la recherche de trésors antiques ensevelis : des pièces de monnaies de l’époque romaine, des lampes à huile, des statuettes en or ou d'autres objets en céramique datant parfois de plus de 3 000 ans. Leur valeur peut être inestimable.

En lien avec des trafiquants côté turc, ils doivent ensuite passer clandestinement la frontière pour livrer leur marchandise et empocher quelques dollars.

Nous les avons suivis en caméra cachée lors du passage de la frontière turque, une véritable passoire. Nous avons pu voir que des passeurs les laissent facilement entrer sur le territoire - en échange d’une liasse de billets -, tout en évitant de fouiller leur sac…

En Turquie, la ville de Gaziantep, non loin de la frontière, compte plus de 300 000 réfugiés syriens. Parmi eux, des trafiquants très organisés, qui gagnent, eux, des centaines de milliers de dollars grâce au trafic de ces antiquités. Ils revendent à l’international, souvent par Internet, ces objets volés sur les sites archéologiques, voire dans les musées.

L’un d’entre eux nous explique les coulisses de ce marché clandestin. Il nous assure que de nombreux acteurs bénéficient du trafic de ces trésors du patrimoine culturel syrien, à commencer par les jihadistes de l’organisation de l’État islamique.