
Les habitants des zones reculées du Népal, touchés de plein fouet par le séisme qui a secoué samedi tout le pays, n'ont toujours pas reçu d'aide humanitaire alors qu'ils manquent de tout. Reportage.
Plus on s'éloigne de Katmandou, plus l'urgence humanitaire grandit. À une quinzaine de kilomètres seulement au nord de la capitale népalaise, le village de Sakhu et ses maisons traditionnelles en briques et en bois ont été largement détruits par le séisme. Le bilan humain y est effroyable. Le petit village a perdu 64 de ses habitants. Et sur les 1 000 maisons que compte Sakhu, 600 se sont effondrées.
Kadibhur Shresta, est l’un de ces villageois qui a tout perdu. "Mon fils était à coté de cette armoire donc il a été protégé mais le sol s'est effondré sous ma femme. Elle a été mortellement blessée", explique le rescapé. Une première équipe de sauveteurs est arrivée plusieurs heures plus tard. Pas assez vite pour la sauver."
Ni eau, ni nourriture
Quatre jours après le séisme, les rescapés des localités reculées du pays attendent toujours de l'aide et des secours. "On n'a pas d'eau potable ni même d'eau pour se laver. Le gouvernement ne nous délivre pas de nourriture non plus", déplore le père de famille.
Jusqu'ici, les Népalais ont affronté avec calme et dignité les épreuves et les deuils. Mais la colère commence à gronder. Le pays est une zone sismique et le dispositif gouvernemental s’avère être un échec de l'aveu même du Premier ministre. Sans l'aide internationale, la reconstruction s’annonce compliquée, voire impossible.