
François Hollande a annoncé lundi la création de sept centres de "service militaire volontaire" sur le modèle du service militaire adapté, créé en 1961 en outre-mer. Ce dispositif vise à permettre l’insertion professionnelle de jeunes en difficulté.
François Hollande a annoncé, lundi 27 avril lors d’un déplacement à Alençon, l’ouverture "dès cette année" de trois centres de service militaire volontaire (SMV). À Montigny-lès-Metz (Moselle), Brétigny-sur-Orge (Essonne) et dans le sud de la France, 1 000 jeunes en grande difficulté bénéficieront dans un cadre militaire d’une formation professionnelle dans le but d’une insertion sur le marché du travail.
La création l’an prochain de quatre centres supplémentaires devra permettre d’accueillir à terme un total de 2 000 jeunes nourris, logés et encadrés par des militaires.
Le service militaire volontaire suivra la même pédagogie que le service militaire adapté (SMA) qui accueille environ 5 000 jeunes par an pour une période de six, 10 ou 12 mois. Le nom du dispositif a été modifié car, si le SMA relève de l’autorité du ministère de l’Outre-mer, le SMV sera placé sous la tutelle du ministère de la Défense.
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Formation professionnelle, évaluation comportementale, vie en commun et accompagnement social individuel : le programme éducatif du SMA doit donner une formation et un cadre à des jeunes en grande difficulté. Destiné à des candidats âgés de 18 à 25 ans, le service recrute en priorité les jeunes "les plus démunis", "les plus faiblement diplômés" ainsi que ceux "en situation d’illettrisme".
"Travail sur l’être, sur le jeune"
Inventé en 1961 par Pierre Messmer, alors ministre des Armées, le service militaire adapté devait permettre de venir en aide aux jeunes d’outre-mer fortement touchés pas le chômage et contribuer au développement local. Le succès du dispositif lui a permis de résister à la fin de la conscription décidée par Jacques Chirac en 1996. Selon le ministère de l’Outre-mer, trois jeunes sur quatre sortent du dispositif insérés et 70 % sont titulaires du permis de conduire à la fin de leur service.
Pour le capitaine Frédéric Lardoux, responsable de la communication du SMA, , si le dispositif connait un tel succès en outre-mer, c'est parce qu'il adapte le contenu de ses formations formations aux besoins locaux. À titre d'exemples : "’L'aquaculture à Mayotte, le nickel en Nouvelle-Calédonie ou encore la construction d'un centre hospitalier dans l’ouest de la Guyane."
Autre recette du succès du SMA : "On ne forme pas pour former. On forme pour insérer", rappelle le capitaine Lardoux. Par ailleurs, parmi les trois principes de base du dispositif (militarité, projet pédagogique global et employabilité), le projet pédagogique prévoit une formation militaire initiale d’un mois au cours duquel les jeunes apprennent "à prendre confiance en eux, à vivre en collectivité ou encore à respecter des consignes". "Nous faisons un travail sur l’être, sur le jeune. Chacun est pris individuellement pour faire le point sur qui il est, ce qu’il veut et ce qu’il peut", précise encore Frédéric Lardoux.
Avec AFP