
Au pouvoir depuis dix ans, le chef de l'État togolais récolterait 64 % des suffrages de l'élection présidentielle, selon les résultats partiels publiés par la commission électorale. Un Togolais sur deux a participé au scrutin de samedi.
Le chef de l’État togolais, Faure Gnassingbé, arrive en tête des résultats partiels de l’élection présidentielle à un tour publiés par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), ce lundi 27 avril, jour de fête nationale.
Selon les résultats de six des 42 circonscriptions de vote, le président sortant remporterait entre 62 % et 64 % des suffrages, loin devant le candidat le mieux placé, Jean-Pierre Fabre, qui récolte entre 33 % et 32 % des voix. Toujours selon ce premier décompte, les trois autres candidats d'opposition ont chacun obtenu moins de 1% des voix.
Ces premiers résultats représentent environ 12 % du nombre estimé de votants et portent sur 934 bureaux de vote situés dans six régions différentes du pays, au centre, dans le nord et dans le sud.
"Nous avons commencé le travail par ordre alphabétique des Céli [les Commission électorales locales indépendantes]", a expliqué Taffa Tabiou, le président de la Céni, à la presse, lundi, après une nuit de comptage. "Nous aurions voulu vous livrer un message plus complet, malheureusement, dans l'état actuel des choses, nous n'avons pas pu beaucoup avancer", a-t-il poursuivi, sans donner plus de précisions.
Avant l’annonce de ces premiers résultats, réseaux sociaux et médias se sont livrés à une bataille des chiffres. Comme l’indique "Jeune Afrique", dans la nuit de dimanche à lundi, le directeur de campagne de Jean-Pierre Fabre annonçait sur Twitter une victoire de l’opposant. Des annonces intempestives qui ont obligé les autorités à intervenir. "Dans l’esprit de la loi électorale, la Commission électorale (Céni) reste le seul organe compétent habilité à donner le taux de participation et à proclamer des résultats provisoires", a ainsi précisé le ministre de l’Administration, Gilbert Bawara.
Faible participation
Au total, quelque 3,5 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes dans près de 9 000 bureaux de vote. Mais selon la Céni le taux de participation a avoisiné les "53 à 55 %", une mobilisation a priori bien inférieure à celle de la présidentielle de 2010 (près de 65 %).
Faure Gnassingbé brigue un troisième mandat après avoir remporté, en 2005 et 2010, des scrutins dont les résultats ont été contestés par l'opposition. Il avait initialement été porté au pouvoir par l'armée en 2005 à la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait gouverné le Togo d'une main de fer pendant trente-huit ans.
En 2010, Jean-Pierre Fabre, qui s'opposait déjà au président Gnassingbé, avait été battu avec 33,93 % des voix contre 60,88 % au dirigeant sortant.
Avec Reuters et AFP