En réponse à la vague de violences xénophobes qui a fait sept morts ces dernières semaines en Afrique du Sud, des milliers de personnes ont manifesté jeudi à Johannesburg.
"Non à la xénophobie", "Afrique unis-toi", les slogans étaient sans équivoque : les violences xénophobes doivent cesser. Entre 5 000 et 10 000 Sud-Africains se sont rassemblés dans les rues de Johannesburg, jeudi 23 avril, pour afficher leur solidarité avec les immigrés visés par des attaques ces dernières semaines.
Au son des chants, sifflets et percussions, le cortège s'est étiré dans le centre de la capitale économique de l'Afrique du Sud, passant près de quartiers où vivent de nombreux immigrants, pour la plupart africains.
"Nous, Sud-Africains, sommes désolés de ce qui est arrivé", a lancé à la foule l'évêque pentecôtiste Dulton Adams, avant le départ de la marche. "Les choses se sont déjà calmées parce que tout le monde s'efforce vraiment de faire en sorte que cela ne se reproduise plus", a-t-il poursuivi.
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"Je suis là en soutien à mes frères et sœurs qui ont souffert et ont été humiliés ces dernières semaines, a déclaré Anna Sibiya, une manifestante. Ces attaques n'ont aucun sens. Nous devons être unis, et être une seule Afrique."
Parties de Durban, dans l'est du pays, les violences ont gagné Johannesburg et ont fait au moins sept morts ces trois dernières semaines. L'armée est allée soutenir la police dans les quartiers les plus touchés. Le pays avait déjà connu une telle vague d'attaques xénophobes, en 2008. Il y avait alors eu 62 morts.
"Mobiliser et éduquer la population"
"Cette marche est un message important pour le monde, pour l'Afrique, nous sommes ici pour montrer que l'Afrique du Sud est un pays de paix pour tous", a déclaré David Makhura, le chef du gouvernement provincial du Gauteng, la région de Johannesburg et Pretoria, qui s'est dit "très heureux de la réponse de la population".
"Nous allons vaincre la xénophobie comme nous avons vaincu l’apartheid", a-t-il lancé. "Au-delà de la violence, nous voulons mobiliser et éduquer la population, mettre en place des structures (...) pour que ce pays devienne accueillant", a-t-il encore dit à des journalistes.
Bien que la situation semble se calmer, des milliers d'étrangers ont quitté les townships. Certains ont commencé à regagner leur pays, d'autres sont hébergés dans des camps provisoires, ou se sont organisés pour trouver refuge hors des quartiers dangereux.
Avec AFP et AP